
Le canton de Vaud a enfin sa loi contre la violence domestique. Il était temps. Le Grand Conseil vient d’accepter à l’unanimité le projet du Conseil d’Etat qui veut serrer la vis aux auteurs de violences. Le gouvernement a fait de la lutte contre la violence domestique une priorité en termes de sécurité et de santé publique. Il estime que le respect de l’intégrité physique et psychique de chaque personne est un droit et non un privilège.
Aucune ville, aucun village n’est épargné par ce fléau. C’est une pandémie mondiale. La violence domestique, qui touche avant tout les femmes mais pas seulement, frappe partout et dans toutes les couches sociales. Dans le canton de Vaud aussi. En 2016, la police vaudoise a recensé plus de 2900 infractions. Ce qui représente en moyenne près de 8 infractions par jour. Ces chiffres, qui ne sont que la pointe de l’iceberg, sont inacceptables et indignes de notre société. Ils montrent l’urgence d’agir.
La nouvelle législation vaudoise va accroître la protection des victimes et renforcer le suivi des auteurs afin de limiter la récidive. Le texte ancre le principe «qui frappe part», soit l’éloignement systématique des auteurs du domicile conjugal. Chaque expulsion est assortie de l’obligation de se rendre à un entretien socio-éducatif.
Nous avons renforcé la coordination entre tous les acteurs de terrain. Le canton de Vaud dispose désormais d’un cadre légal solide qui garantit que personne ne reste en marge du dispositif de prévention.
Mais le canton de Vaud veut jouer un rôle de pionnier. La loi donne la possibilité au juge d’astreindre l’auteur de violence à porter un bracelet électronique. Cette mesure se fonde sur le projet de loi actuellement en consultation à l’échelon fédéral. Nos objectifs sont ambitieux mais à la hauteur de la souffrance des victimes.
Nier la réalité, c’est laisser faire. Ce que refuse le canton de Vaud. Face à la violence, il n’y a pas d’autre réponse que la mobilisation et l’action. Les autorités vaudoises ont pris leurs responsabilités en prenant les mesures de protection qui s’imposent. Cette nouvelle loi contribuera à forger une société où canton et communes auront la satisfaction de voir année après année les statistiques de la violence domestique fléchir. Au nom de nos valeurs, nous devons et nous pouvons changer les choses.
Jacqueline de Quattro,
Conseillère d’Etat en charge du territoire et de l’environnement