Permettre aux seniors de vivre à la maison plus longtemps

Rebecca Ruiz
Rebecca Ruiz, Conseillère d'Etat Rebecca Ruiz, Conseillère d'Etat
Publié le 20 mars 2023

Dans notre canton, une personne sur cinq aura 65 ans et plus d’ici à 2040, et à cette même date, le nombre d’habitantes et d’habitants de plus de 80 ans aura doublé par rapport à aujourd’hui.

Toutes ces personnes ne pourront pas vivre dans des logements conventionnels. Afin de répondre à cet enjeu démographique, mais aussi aux souhaits des seniors de pouvoir vieillir à domicile, le Conseil d’Etat soumet au Grand Conseil un projet de loi, afin de renforcer et développer la politique actuelle de logements adaptés (LADA), appelés plus communément jusqu’à ce jour « logements protégés ».

Ces appartements sont destinés aux seniors, et pour certains aux personnes en situation de handicap. Le Canton estime en effet qu’il faudra proposer dans les 7 prochaines années 1500 LADA supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux 1600 appartements existants, lesquels hébergent déjà 1800 personnes.

Christelle Luisier Brodard, Cheffe du Département des institutions, du territoire et du sport (DITS), et moi-même avons eu le plaisir de présenter en conférence de presse à la fin de l’année 2022 ce projet de développement des LADA, qui passe par huit mesures très concrètes. Elles ont notamment pour but de promouvoir et soutenir le rôle fondamental des communes pour la mise en place de nouveaux LADA.

Aujourd’hui, la loi sur la préservation et la promotion du logement leur offre en effet plusieurs outils qui permettent la création de logements d’utilité publique (LUP), par exemple des quotas LUP sur les plans d’affectation ou un droit de préemption. Le Canton peut pour sa part soutenir financièrement la création de ces logements par des prêts ou des cautionnements.

Parmi les autres mesures, on peut citer une aide financière pour les modifications architecturales de logements déjà existants afin que les personnes qui ne souhaitent pas vivre en LADA puissent rester dans leur domicile, ou des efforts d’information auprès des seniors, qui connaissent peu l’existence et les avantages des logements adaptés, ainsi qu’un accès plus facile – les démarches sont aujourd’hui fastidieuses et compliquées.

Ce projet de loi est maintenant entre les mains du Grand Conseil vaudois. S’il est adopté, sa mise en œuvre se fera progressivement.

En effet les logements adaptés avec accompagnement tels que nous les concevons préviennent le déclin fonctionnel et prolongent la vie à domicile : 46% des personnes de 65 ans et plus qui y vivent décèdent à la maison, contre 19% seulement des personnes en logement ordinaire. Or rester jusqu’à leur fin de vie à la maison est un souhait très souvent exprimé par les personnes âgées - le satisfaire est essentiel aux yeux du Conseil d’Etat.

 

 


Rebecca Ruiz,
Cheffe du Département de la santé et de l'action sociale