Régis Joly, Préfet du district d’Aigle, nous raconte ses six premiers mois dans le Chablais (ou presque)

Entré en fonction en mars dernier, Régis Joly partage ses premières impressions à son poste de préfet et répond à quelques-unes de nos questions.

Régis Joly, préfet du distict d'Aigle (Photo Zouhri Mohammed )
Régis Joly, préfet du distict d'Aigle (Photo Zouhri Mohammed ) Régis Joly, préfet du distict d'Aigle (Photo Zouhri Mohammed )
Publié le 11 septembre 2023

Vous avez grandi sur la Côte avant de vous établir à Aigle en 2017 pour des raisons professionnelles. Vous occupez aujourd’hui la fonction de préfet de votre district depuis le 1er mars 2023 à la suite du départ de Mme Patricia-Dominique Lachat.

Vous avez débuté dans le domaine des assurances, travaillé pour la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) puis à Genève dans une entreprise de soutien et de conseil active dans la construction et le génie civil. Vous avez aussi été membre du Conseil d’Administration de Y-Parc SA et de la fondation du Midi (active dans le domaine des établissements médicaux sociaux) pour enfin devenir secrétaire municipal à Lonay puis secrétaire municipal adjoint à Aigle :  qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour devenir Préfet !

Plus sérieusement, il n’existe pas de formation ou de parcours type pour occuper votre fonction actuelle, alors comment se passent les premiers mois lorsqu’on est intronisé « Préfet » ?

Au début, franchement, on ne sait pas trop où donner de la tête, malgré l’important soutien apporté par les autres membres du corps préfectoral. Puis, petit à petit, on prend ses marques et, l’expérience aidant on imprime peu à peu sa patte dans sa préfecture et son district. J’ai également été beaucoup soutenu par l’équipe de la préfecture qui a dû, elle aussi, composer avec un nouveau venu.

A quelle(s) partie(s) de votre parcours professionnel faîtes-vous le plus appel dans votre quotidien ?

Le rôle de Secrétaire municipal (ou celui d’adjoint) offre l’avantage de pratiquer la diversité des tâches. C’est indispensable dans la fonction de Préfet. De plus, cela donne une très bonne compréhension du fonctionnement des institutions. Dans mon activité, je suis quotidiennement en contact avec une des quinze communes de mon district pour répondre à leurs questions.

A propos de quotidien, il y a quelques temps, les deux Vincent (52 minutes) nous offraient une tranche de vie du Préfet du Gros-de-Vaud. L’ambiance est comparable à Aigle, la terrine en moins et l’Yvorne en plus?

Le sketch en question est assez représentatif d’une journée de préfet et, il faut l’avouer, il m’a bien fait rire. Malheureusement, dans mon district, on n’offre pas de boîtes à musique, donc pas de confusion possible… Quant aux produits du terroir, pourquoi se contenter que de l’Yvorne, alors que l’appellation Chablais AOC couvre également les vignobles de Villeneuve, Aigle, Ollon et Bex ? ça élargit tout de suite les horizons

Vous partagez avec un petit nombre de vos collègues la particularité de ne pas être un ancien élu. Est-ce un avantage ou un inconvénient lorsque vous devez traiter avec les municipalités du district ? Quel rôle cela joue-t-il dans l’approche de votre fonction ?

Au début, je craignais que cela ne soit péjorant, mais je me suis vite rendu compte que nos élus sont très respectueux des institutions, celle de préfet également et je n’ai pas remarqué de problèmes notoires, ce d’autant que grâce à mes anciennes fonctions, je côtoyais déjà plusieurs d’entre eux. Cet aspect me force à être encore plus à l’écoute de toutes les parties prenantes à une affaire, sans à priori, ni préjugés.

Les compétences du préfet vont de la conciliation en matière de baux à loyer, l’octroi de permis de chasse aux escargots en passant par la répression des contraventions, les bons offices et la surveillance de l’Etat sur les communes. Cela fait donc du Préfet ou de la Préfète un personnage politique, un magistrat, un technicien ou une espèce menacée par le réchauffement climatique ?

Certainement un peu de tout ça. Les préfets sont en effet une sorte de couteau suisse pour le Conseil d’Etat : capables de tout, efficaces et compétents dans les tâches qu’on leur confie.

En tant qu’aiglon d’adoption, que pouvez-vous nous dire de ce district et de ses habitants ?

Le district d’Aigle n’est pas celui des superlatifs, à l’exception du point culminant du Canton au sommet des Diablerets. Par contre, c’est un condensé de Canton de Vaud, avec lac, montagnes, vignobles et prairies : on a de tout, un peu. Les habitants du Chablais vaudois sont des gens fiers de leur région, parfois un peu oubliée de Lausanne, et très attachés à leur coin de pays. Bien qu’accueillants, ce sont des gens dont il faut gagner l’amitié. Je suis donc très honoré d’avoir été choisi pour les représenter.

Si vous deviez nous faire découvrir un seul lieu qui vous représente le mieux dans le district, lequel choisissez-vous ?

Difficile à dire. Je crois que tout le district me ressemble : varié, complexe, riche, généreux et divers.

L'instantané de Régis Joly

Être un bon préfet c’est...

  • Être disponible
  • Être à l’écoute
  • Être réfléchi
  • Être curieux
  • et surtout, rester sérieux, sans se prendre au sérieux

Être un bon préfet ça rend...

  • Humble
  • Réaliste
  • Endurant

Une visite de commune dans le district d’Aigle , c’est...

Une opportunité de rencontrer des gens et de partager avec eux leurs préoccupations du moment.

Vous avez eu une séance compliquée avec une commune ou en conciliation, par quoi commencez-vous pour vous détendre ?

Je vais marcher au moins une petite demi-heure, histoire de me vider la tête et être prêt pour le défi suivant.

Une tâche que vous n’auriez pas imaginé devoir effectuer ?

L’ascension du Pic Chaussy dans le cadre d’une visite d’alpage pour compter les têtes de bétail et les identifier.

Une citation particulière que vous aimez ?

Confucius a dit : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ». Cela s’applique pour moi dans mes nouvelles fonctions.

Et pour finir…. Votre mot ou expression du lexique vaudois préféré ?

« Raide comme la justice de Berne », car si elle était souple, de bon sens et non arbitraire, notre Canton (et les lieutenants du Conseil d’Etat que sont les préfets) n’existerait pas en tant que tel !

 


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