Pour une multimodalité au service de notre prospérité
En cette année 2024, notre politique cantonale en faveur de la multimodalité est plus que jamais à l’œuvre. Conjuguer nos besoins de mobilité avec l’impératif de réduire nos émissions polluantes nécessite de nouveaux équilibres entre mobilité individuelle et collective. Les défis sont multiples, les projets aussi, en lien avec les communes.
Les projets en faveur de la multimodalité ne manquent pas en ce premier semestre 2024. En janvier, le Canton a présenté sa stratégie ferroviaire, en vue notamment de doubler la part modale du rail d’ici à 2050, avec des infrastructures projetées dans toutes les régions. Depuis février, les travaux du tram Lausanne-Renens atteignent la place de l’Europe et les premiers rails sont posés à l’ouest. En mai, nous avons dévoilé une réorientation du développement des métros lausannois afin de simplifier un projet hautement complexe, tout en optimisant le potentiel des transports publics au centre-ville. En ce début du mois de juin, nous avons détaillé les premiers déploiements de la stratégie cantonale de promotion du vélo, avec une requalification emblématique entre Morges et Saint-Prex, qui bénéfice à la fois aux automobilistes et aux cyclistes. Une réalisation qui préfigure la quarantaine de projets qui verront le jour dans tout le canton ces prochaines années, mêlant entretien nécessaire de nos routes et aménagements cyclables, pour un partage harmonieux de l’espace entre mobilités.
Tous ces projets illustrent à merveille deux choses. Premièrement, le Canton mène une politique en faveur de la multimodalité qui n’oppose ni les modes de transport, ni les régions. Cela est essentiel pour concilier à la fois des besoins de mobilité et des besoins économiques avec la nécessaire réduction de nos émissions de gaz à effet de serre permettant l’atteinte de nos objectifs climatiques. Notre mobilité représente 40% des émission de CO2 du canton, dont l’écrasante majorité provient de la voiture. Notre action vise ainsi à développer, partout où cela est possible, des alternatives au trafic individuel motorisé, afin d’offrir un véritable choix à la population et aux entreprises.
Cela implique de penser nos déplacements dans un réseau global de mobilités et dans un territoire donné, en tenant compte des besoins différenciés de chaque région. C’est une politique d’équilibres, pour concilier des réalités locales avec un plus grand ensemble, afin de favoriser des infrastructures qui font sens. Le bon mode au bon endroit. Ici une ligne ferroviaire, ici un tram, ici des lignes de bus, ici des aménagements cyclables et des requalifications de routes. Cette politique va se compléter ces prochains mois et années, avec le développement de nouvelles stratégies sectorielles, pour le transport marchandises, pour le covoiturage ou encore pour le développement de plans de mobilité. Pour ces derniers, le Canton amène déjà un premier soutien aux communes, dont les modalités font l’objet d’un article dans ce numéro de Canton-communes.
Deuxièmement, ces projets illustrent que, seul, le Canton ne peut rien. Ces lignes de chemin de fer, de tram, de métro, ces routes, ces pistes cyclables s’inscrivent dans des territoires, dans des espaces de vie. Pour que cette vision s’incarne, la collaboration – parfois avec la Confédération – mais surtout avec vos communes n’est pas seulement nécessaire, elle est essentielle. À la fois pour comprendre et respecter les besoins locaux, construire les projets de manière partenariale en alignant les compétences et les porte-monnaie, mais surtout pour construire collectivement un ensemble cohérent, à la hauteur des enjeux.
La stratégie vélo est la parfaite illustration de cette relation partenarial Canton-communes. Outre la réalisation d’études pour l’aménagement proactif d’un réseau cyclable cantonal, les 42 millions de francs votés par le Grand Conseil fin 2022 pour la première étape de mise en œuvre de la stratégie ont également permis de constituer un centre de compétences vélo au sein de la Direction générale de la mobilité et des routes. Ainsi, le Canton peut amener son soutien aux communes et aux régions pour la planification et l’aménagement des tronçons et itinéraires cyclables de leur compétence. Par ailleurs, nos services traitent actuellement une dizaine de demandes de subventions reçues de la part des communes pour des aménagements de leur compétence. Ces ressources sont à votre disposition et il ne faut pas hésiter à prendre contact avec les services cantonaux pour bénéficier d’un soutien et d’échanges.
Ces derniers sont essentiels pour permettre la réalisation d’aménagements qui s’inscrivent dans une continuité, hors et en traversée de localité, pour développer un véritable réseau continu à l’échelle cantonale. Afin de renforcer l’information générale et technique sur la mise en œuvre de sa stratégie vélo, le Canton organisera également des séances d’information aux communes et aux régions durant le deuxième semestre 2024.
La politique de mobilité cantonale devrait être ce « trait d'union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir », pour reprendre les mots du philosophe français Henri Bergson.
Voilà en tout cas notre ambition collective, de tendre vers une mobilité plus durable au service de notre prospérité, pour un trait d’union entre les territoires, entre les collectivités publiques, pour un trait d’union entre les gens.
C’est notre responsabilité partagée, pour les générations futures, de tracer cette voie d’avenir en investissant et en s’investissant dans cette multimodalité, au service de l’intérêt général.
Nuria Gorrite,
Cheffe du Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines