S’engager comme curatrice et curateur privé volontaire pour le canton de Vaud

L’entretien en agence d’assurances sociales

L’entretien en agence d’assurances sociales constitue la 1^ère étape dans le processus de recrutement mis en place depuis la réforme.

« Le but de l’entretien en agence est d’évaluer les aptitudes et motivations du candidat qui souhaite exercer cette fonction », explique Sandrine Clerc, responsable d’unité assurances sociales de la Broye-Vully. « Le candidat doit avoir la bonne vision de ce dans quoi il s’engage. »

Les profils reçus en agence sont très variés et vont du jeune adulte au retraité, avec des parcours de vie très différents. Plusieurs personnes de nationalité étrangère souhaitent faire preuve de solidarité pour rendre ce qu’elles estiment avoir elles-mêmes reçu de la collectivité. D’autres ont eu des trajectoires de vie mouvementées et estiment que leur vécu peut les aider à soutenir des personnes fragilisées. « Des compétences tant humaines qu’administratives sont importantes pour cet engagement, indique Sandrine Clerc. Il faut savoir faire preuve d’empathie, de patience et pouvoir comprendre les besoins des autres tout en encourageant l’autonomie de la personne ».

« Je me sens utile »

Isabelle Brackebusch, 51 ans, est actuellement en charge de 6 mandats. Ingénieure de formation en génie biologique, elle a travaillé durant sept ans au sein d’une entreprise pharmaceutique.

Suite à une expatriation en Russie puis en Chine, Isabelle Brackebusch s’est investie dans le bénévolat pour la communauté francophone. De retour en Suisse, ce besoin d’aider les autres l’a conduite vers l’engagement en tant que curatrice. « C’est une fonction qui correspond pleinement à mes valeurs, et pour laquelle mes compétences transversales — alliant esprit d’analyse, sens des responsabilités et empathie — trouvent tout leur sens. »

Son rôle en tant que curatrice ? Soulager la personne aidée des préoccupations financières en structurant et en priorisant les dépenses, tout en veillant à ce qu’elle retrouve une forme d’autonomie et de dignité. Il s’agit également de faire le lien entre les assistants sociaux, les médecins, les services d’aide à domicile et toutes les ressources nécessaires pour que la personne concernée soit accompagnée de manière globale et respectueuse.

Isabelle Brackebusch explique accorder une grande importance à la relation humaine dans l’exercice de ses mandats. « Il m’arrive régulièrement de me rendre aux rendez-vous accompagnée de mon chien, Uno, un petit berger australien très affectueux. Sa présence détend immédiatement l’atmosphère. Cela permet de casser le formalisme de la situation, de créer un lien plus spontané, et souvent, de faciliter les échanges ou les décisions. Certains me demandent même quand je reviendrai avec lui ! C’est une manière simple mais précieuse d’humaniser la relation et de redonner un peu de légèreté à des moments parfois difficiles. »

En cas de difficultés ? Isabelle Brackebusch a eu recours au soutien du BAC pour des questions techniques relatives au cadre légal. Le BAC lui a transmis des textes de loi qui lui ont permis d’expliquer aux intervenants du réseau l’étendue de son mandat.  « En tant que curatrice privée, il est parfois compliqué de s’imposer ».

Elle entretient par ailleurs une excellente relation avec ses assesseurs, qu’elle tient régulièrement au courant de ses situations.

La satisfaction qu’elle en retire ? « Je me sens utile. Les personnes accompagnées retrouvent confiance en elles, se sentent moins angoissées face à leurs finances. Une relation de respect et de confiance se construit et c’est motivant au quotidien ».

« J’ai souhaité m’engager pour aider »

Topal Okan, 25 ans, gestionnaire socio-administratif employé à 100% au Centre social régional d’Echallens, est curateur volontaire depuis bientôt une année, et en charge d’un mandat. « J’ai souhaité m’engager pour aider des personnes et les accompagner en profondeur dans tous les éléments de leur vie. Il y a un aspect pédagogique pour moi dans la gestion de mon mandat ».

Topal Okan explique pouvoir déployer ses compétences à 100%, non seulement au niveau administratif, puisqu’il maitrise les assurances sociales, mais également grâce à ses connaissances de la langue turque, la personne sous curatelle dont il s’occupe ne parlant pas le français. Ce curateur volontaire effectue ainsi les démarches administratives qu’elle n’est pas en mesure de faire par elle-même en raison de la barrière de la langue et lui en explique l’utilité. Initialement au RI, la personne sous curatelle a récemment obtenu une rente AI.

Topal Okan fixe régulièrement des objectifs avec la personne qu’il accompagne. Son objectif est que cette dernière puisse redevenir autonome et voir sa curatelle levée d’ici quatre ans.