La crise sanitaire et les élèves scolarisés au sein des établissements de pédagogie spécialisée
Les établissements de pédagogie spécialisée ont traversé la crise sanitaire avec les mêmes conditions et avec des directives identiques aux établissements de l’école publique. Durant la phase de confinement et jusqu’au 11 mai, ils ont accueilli en externat ou en internat les enfants/élèves qui n’avaient pas de solution de garde ou pour lesquels le retour à domicile n’était pas possible pour des raisons de santé ou pour des raisons de protection. Ainsi, le nombre d’élèves accueillis en Service d’accueil scolaire (SAS) a progressé de 33 à 152 (sur 1'650) et le nombre d’enfants et jeunes en internat a évolué de 42 à 65 (sur près de 200 places disponibles).
A l’instar des professionnels de l’école publique, les enseignants, éducateurs et thérapeutes des établissements de pédagogie spécialisée ont suivi les élèves à distance. Ils ont usé de beaucoup de créativité et fait preuve d’engagement pour trouver les meilleurs canaux de communication permettant de dépasser l’obstacle du handicap. Même si les troubles invalidants ou les déficiences ont augmenté les difficultés permettant aux élèves de bénéficier de prestations pédagogiques, éducatives et thérapeutiques adéquates, les familles se sont fortement mobilisées pour accompagner leurs enfants durant cette phase de crise sanitaire.
Ainsi, certains enfants porteurs d’autisme ont pu bénéficier de la présence de leurs parents et des conseils avisés des professionnels de la pédagogie spécialisée pour que l’environnement familial puisse être aménagé. Des enfants avec une déficience auditive ou une surdité ont été accompagnés au travers des écrans, par la langue des signes. Bien des enfants n’ont pas pu bénéficier d’un encadrement tel qu’il est offert à l’école et certains d’entre eux ont été suivis à domicile par l’équipe mobile de développement mental (EMDM), mais fort heureusement, aucune dégradation alarmante n’a été constatée.
La reprise de l’école à plein temps pour tous les élèves s’est déroulée sans encombre pour la majorité d’entre eux.
Bien entendu, l’enseignement à distance ne peut se substituer à l’enseignement sur site scolaire et les bénéfices de la relation directe avec les professionnels et avec les camarades. Ceci d’autant plus que les élèves vivant avec un trouble invalidant ou une déficience nécessitent une attention toute particulière. Cependant, l’expérience vécue durant les mois de confinement a permis de trouver des réponses originales à l’avantage des enfants et de leurs familles, des réponses qui valorisent et augmentent les compétences des professionnels de la pédagogie spécialisée.
Philippe Nendaz, Service de l'enseignement spécialisé et d'appui à la formation