Moustique tigre identifié dans le canton : la prévention est utile

La campagne de prévention 2021 a permis d’identifier la présence du moustique tigre dans trois lieux du canton, ce qui a conduit à des mesures immédiates de lutte et de traitement. L’action préventive – monitorage sur le terrain, traitement rapide et communication publique – a montré son utilité pour freiner l’installation de cet insecte indésirable, déjà présent chez nos voisins. L’effort se poursuivra en 2022.

Le moustique tigre fait son nid dans les petites collections d'eau qui traînent en zones urbaine et périurbaine
Le moustique tigre fait son nid dans les petites collections d'eau qui traînent en zones urbaine et périurbaine Le moustique tigre fait son nid dans les petites collections d'eau qui traînent en zones urbaine et périurbaine
Publié le 13 décembre 2021

Détection précoce pour freiner l’installation

Pour la première fois, le moustique tigre a été identifié dans 3 lieux du canton durant la campagne de prévention 2021 qui a été coordonnée à l’échelle régionale tout autour du Léman, France voisine comprise. L’arrivée de l’insecte n’est pas une surprise, dans la mesure où elle est favorisée par les activités humaines, son adaptabilité écologique marquée et le changement climatique. C’est pourquoi, dès 2019, le Canton, avec ses partenaires sur le terrain, avait anticipé sa venue en mettant en place une campagne de prévention visant à freiner son installation sur le territoire cantonal. Les mesures prises, qui combinent la surveillance de zones stratégiques, l’intervention rapide et la vigilance de la population, ont montré leur efficacité cet été et seront reconduites en 2022. Le Canton remercie ses partenaires, dont les communes, pour leur engagement sur le terrain.

Actions de monitorage sur le terrain

En 2021, des actions de monitorage sur le terrain ont eu lieu à Nyon, Yverdon, Aigle et Bex. Ces communes ont été choisies pour leur position stratégique dans l’avancée du moustique, soit près de zones déjà contaminées en Suisse romande, à savoir Genève et le Valais (Nyon, Aigle et Bex), soit près de grands axes routiers (Yverdon). Des pièges pondoirs, analysés toutes les deux semaines, ont été placés dans des lieux stratégiques pour attirer d’éventuelles femelles prêtes à pondre. Le monitorage a eu lieu durant la période active du moustique tigre, de juin à mi-octobre. Sur les 4 communes, 7 stations avec un total de 42 pièges pondoirs ont été relevées chacune à 9 reprises.
En parallèle, une surveillance du réseau autoroutier suisse est réalisée par le réseau suisse des moustiques. Effectuée dans la majorité des restoroutes, elle vise à détecter les mouvements de cette espèce qui utilise les transports motorisés pour se déplacer.

Implication du public

Enfin, pour la seconde année consécutive, le public était invité participer à la lutte contre l’installation du moustique tigre par 3 actions : supprimer ses gîtes de ponte, le repérer et le signaler. Une plateforme de signalement pour les citoyens, www.moustiques-suisse.ch, a été mise en place et a permis aux experts d’identifier rapidement les spécimens. 

Résultats 2021 et actions

En 2021, 447 signalements pour la Suisse romande ont été faits sur la plateforme, auxquels s’ajoutent 185 demandes envoyées directement à l’UNIL et la DGS. Le moustique tigre a été identifié au restoroute de la Côte ainsi qu’à Nyon et Cully. Lorsque des prélèvements dans les pièges se sont révélés positifs, les autorités communales et cantonales ont procédé à une inspection de la totalité de la zone pour détecter d’éventuels lieux de ponte et recherché des larves dans toutes les collections d’eau des environs, telles que les bouches d’évacuation des eaux claires. Des pièges supplémentaires ont été posés et un traitement biologique larvicide effectué immédiatement. Ce traitement sélectif n’est pas nocif pour la faune aquatique.

 

La réactivité et la bonne collaboration canton-communes ainsi que l’implication de la population sont à saluer car elles portent des fruits dans la lutte contre le moustique tigre.

Dr Alexandra N'Goran DSAS, Médecin spécialiste en épidémiologie des maladies transmissibles
Moustique tigre

Est-il dès lors installé dans le Canton ? On ne peut pas encore l’affirmer. D’une part, les zones identifiées ont été traitées et nous saurons lors de la campagne 2022 si des œufs ont survécu. D’autre part, on considère qu’une population est installée lorsque des œufs sont recensés dans une même station lors de trois relevés consécutifs, dès deux années de suite.

Y a-t-il risque sanitaire pour la population ? Celui-ci reste très limité. Si le moustique tigre est indésirable, c’est notamment parce qu’il peut transmettre des maladies tropicales comme la dengue, le virus zika et le chikungunya, dans les zones où ces maladies sont endémiques. A l’heure actuelle, la probabilité qu’un moustique pique une personne malade puis une seconde personne saine est très basse dans le canton. La stratégie fédérale, reprise par le Canton, est de maintenir le moustique tigre à un niveau très bas pour limiter ce risque de transmission de maladies.

Que pouvons-nous faire pour nous protéger ? La mesure la plus efficace est de lui supprimer ses gîtes et de le signaler. Il apprécie l’eau libre de très petite profondeur : arrosoirs, bâches ou jouets qui traînent, gouttière, récupérateur d’eau de pluie, etc, soit toutes les zones d’eau stagnante de peu de profondeur. Celles-ci doivent être vidées une fois par semaine en saison et/ou couvertes, voire remplies de sable pour les coupelles. L’hiver offre une période de calme pour repérer ces zones et anticiper la saison de la ponte à venir.

L’offensive 2022 sera déclenchée au printemps prochain, avec tous les partenaires.

 


Direction générale de la santé (DGS)