Développement estival de plantes aquatiques, d’algues et de cyanobactéries dans les lacs

La période estivale est propice aux développements d’algues, de cyanobactéries et de plantes aquatiques, dans la zone littorale du pourtour des lacs. Il est utile à cette occasion de rappeler comment elles se développent et comment les différencier.

Une plage sur les rives du lac Léman en été
La période estivale est propice au développement de plantes aquatiques, d’algues, et de cyanobactéries sur les rives des lacs. Photo: DGE La période estivale est propice au développement de plantes aquatiques, d’algues, et de cyanobactéries sur les rives des lacs. Photo: DGE
Publié le 21 juin 2021

Herbier de macrophytes dans le Léman. Photo: DGE

Les macrophytes

Les plantes aquatiques, ou macrophytes, appelées parfois à tort «algues», sont, tout comme les plantes terrestres, des plantes à fleurs. Elles sont bénéfiques pour le milieu car elles produisent de l’oxygène et servent de nourriture et de refuge aux poissons.

Des algues à la surface d'un étangDes algues à la surface d'un étang. Photo: DGE

Les algues

Les vraies «algues», contrairement aux macrophytes, sont dépourvues de tige, de racine, de feuilles ou de fleurs. Les plus petites, de taille microscopique, sont abondantes et invisibles à l’œil nu, sauf quand elles prolifèrent. Elles peuvent former des amas ou des filaments en surface.

Un amas de cyanobactériesUn amas de cyanobactéries sur la rive d'un lac. Photo: DGE

Les cyanobactéries

Les cyanobactéries, anciennement appelées algues bleues, sont en réalité des bactéries coloniales. Elles pratiquent, tout comme les algues et les macrophytes, la photosynthèse pour croître. Elles se regroupent parfois sous forme d’agrégats spongieux et gluants qui sont alors visibles surtout à la fin de leur cycle, lorsqu’elles remontent à la surface et flottent. D’autres espèces se retrouvent plutôt sous la forme d’une pellicule rougeâtre ou vert-turquoise qui s’étend à la surface de l’eau, ressemblant à une soupe de broccoli, à une purée de pois ou à un déversement de peinture (écume).

Comment se développent ces organismes dans les lacs ?

Situées à la base de la chaîne alimentaire, certaines espèces peuvent se développer au fil des ans et des saisons, au détriment d’autres espèces, en fonction des conditions du milieu (température, luminosité, nutriments). Des fluctuations sont plus marquées près des rives, où les eaux peuvent stagner, notamment lors des périodes de canicule.

Même si le développement des algues vertes filamenteuses a nettement diminué ces dernières années grâce à la diminution des apports en nutriments dans les lacs, certaines prolifèrent encore en été. Elles ne sont pas toxiques mais elles peuvent colmater les filets des pêcheurs, entraînant potentiellement des nuisances pour la pêche professionnelle.

Les cyanobactéries, quant à elles, sont aussi présentes naturellement dans les lacs mais elles ont un développement très variable suivant les milieux et en fonction des saisons. Des proliférations peuvent parfois s’intensifier par l’élévation de la température moyenne dans les eaux liée aux changements climatiques et associées à un apport de nutriments. Ces proliférations sont une préoccupation récurrente en raison de leurs possibles impacts sanitaires sur la baignade.

Prudence lors de fortes chaleur

En cas de présence de cyanobactéries, les risques pour la santé humaine sont limités, mais il est conseillé de ne pas laisser les enfants boire l’eau du lac et de vérifier qu’ils ne portent pas à leur bouche des galets de plages. Pour les animaux domestiques, les cyanobactéries peuvent être dangereuses et peuvent conduire au décès de l’animal qui en aurait ingérées. Dès lors, en cas d’épisode de chaleur et dans les eaux stagnantes ou en présence de dépôts à la surface de l’eau, il est fortement recommandé de ne pas laisser les animaux se baigner ou s’abreuver. Il est aussi conseillé de se baigner uniquement dans les zones prévues à cet effet et de respecter les interdictions de baignade.


Direction générale de l'environnement (DGE),
Division Protection des eaux (DGE-PRE)

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Nathalie Menétrey, hydrobiologiste
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