Renoncer aux herbicides dans les communes : des solutions existent

En 2020, la quasi-totalité des communes du canton ont participé à une enquête menée dans le cadre du plan d’action cantonal glyphosate, visant à établir un état des lieux de l’utilisation d’herbicides à base de glyphosate. Cette enquête, dont les résultats ont été présentés dans un rapport publié en 2021, indiquait alors que de nombreuses communes (33 %) avaient déjà fait le choix de renoncer totalement aux herbicides, qu’ils soient composés de substances naturelles (ex : acide acétique) ou de synthèse (ex : glyphosate), ceci principalement pour des raisons environnementales.

Dans certains cas, à l’exemple des cimetières constitués de places et d’allées gravillonnées, l’usage d’herbicides sur ce type de surfaces est même interdit depuis 1986 pour les collectivités publiques (pour plus de détails sur les interdictions et exigences liées à l’emploi d’herbicides, se référer à la fiche d’information de l’OFEV et à l’aide-mémoire pour les communes «Emploi d’herbicides pour l’entretien des espaces extérieurs»).

Choisir d’entretenir les surfaces communales sans herbicides peut s’avérer être un défi de taille. Certes, de nombreuses solutions alternatives existent. Détaillées dans la brochure de Jardin Suisse «Interdiction des herbicides et biocides sur les chemins et les places et méthodes alternatives pour le désherbage», elles vont du désherbage manuel, mécanique, ou thermique (gaz, eau) à l’utilisation de la pression (eau, air). Toutefois, l’efficacité de ces méthodes ne fait pas toujours l’unanimité : elles génèrent un surplus de travail, en particulier sur les surfaces en gravier des cimetières, suscitent des critiques d’une partie de la population associant la présence d’herbes indésirables à de la négligence et peuvent aussi s’avérer parfois très gourmandes en énergie ou inadaptées à certains types de revêtement.

Plan d’entretien différencié

Malgré certains inconvénients, les méthodes alternatives aux herbicides demeurent des outils utiles à ne pas négliger dans la lutte contre les adventices. Pour que le temps consacré à l’entretien des espaces extérieurs reste raisonnable, une renonciation complète aux herbicides devrait toutefois toujours s’accompagner d’une réflexion plus globale sur l’aménagement et le degré d’entretien requis pour les espaces extérieurs communaux ainsi que le seuil de tolérance aux herbes indésirables. La transformation de certains espaces peut ainsi dans ce contexte s’avérer judicieuse, à l’exemple de l’enherbement de tout ou partie d’un cimetière, de manière à promouvoir la biodiversité et diminuer le temps consacré à l’entretenir (cf. photo du cimetière de Renens).

La mise en place d’un plan d’entretien différencié des surfaces extérieures, adapté aux ressources de la commune, permet par ailleurs d’atteindre une meilleure efficience, dans le respect de l’environnement et du travail des collaborateurs. Le canton a créé une fiche technique pour mettre en place une gestion différenciée dans sa commune. Il soutient également la démarche par une subvention pour l’inventaire et le diagnostic des surfaces vertes et non construites, qui constituent les deux premières étapes nécessaires à sa mise en œuvre. Il est par ailleurs essentiel de sensibiliser la population afin de favoriser une meilleure tolérance aux adventices.

_{Direction générale de l’environnement (DGE)
Division Assainissement (DGE-ASS)}