Réorganisation de la protection civile

Photo d'illustration d'archives
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Publié le 01 juin 2007

Des risques et dangers différents

Depuis la chute du Mur voila bientôt 20 ans, il est incontestable que les risques et dangers ont changé et que la sécurité a évolué. Elle est devenue plus complexe, interdisciplinaire et fragmentée.

Jusqu’aux années 90 la Protection Civile (PCi) et l’armée formaient les deux faces d’une même médaille, et la PCi était entendue comme le pendant non armé et local de la défense militaire. Mais les risques et dangers proviennent désormais de l’écologie et des mouvements de population, plutôt que des conflits armés. La dimension européenne s’y est ajoutée et, depuis les évènements de Madrid et de Londres, il faut aussi tenir compte des conséquences des actes terroristes.

De multiples partenaires

Avec la Loi sur la protection de la population et la protection civile (LPPCi) de 2004, les Cantons sont devenus les acteurs principaux de l’aide en cas de catastrophe et de la protection de la population, dans laquelle s’insère la PCi.

Etant donné que les partenaires de la protection civile peuvent être cantonaux (police, sanitaires), privés (sanitaires) ou même gérés par les communes (pompiers), des problèmes de définition des missions et d’organisation peuvent survenir.

En outre, en élargissant les compétences de la protection civile aux situations de catastrophes non-liées à des guerres, la loi positionne la protection civile sur un terrain déjà largement occupé par les services de police, du feu et sanitaires, et une forme de «concurrence» peu saine pourrait s’instaurer.

Une remise en question

Dans ce contexte, une remise en question du rôle de la PCi, de son organisation et de ses prestations s’impose et le Service de la sécurité civile et militaire s’est fixé pour objectif de développer la protection civile vaudoise à venir en regard de l’analyse des risques et dangers qui vient de se terminer.

Un projet AGILE

Le Projet AGILE, mot d’ordre donné à cette mission ambitieuse, est l’acronyme des mots «Adaptée», «Garante», «Intégrée», «Légitime» et «Efficiente».

La nouvelle Protection civile devra ainsi être inspirée, crédible et apte à répondre efficacement aux défis posés par les 29 risques et dangers identifiés. Elle devra s’intégrer dans le système de sécurité global, devra utiliser rationnellement les ressources, favoriser les synergies et les transversalités avec les institutions sécuritaires au sein du concept de protection de la population.

Des objectifs spécifiques ont été fixés: clarifier et définir la nouvelle raison d’être de la PCi, adapter ses missions au nouveau paysage sécuritaire vaudois et élever son niveau de formation.

Trois phases de projet

La première partie du projet se déroule sur 2007 et début 2008. Il s’agit de:

  • Préciser le rôle de la PCi par rapport à ses partenaires pour permetre de sortir du sentiment de concurrence et construire un système global de sécurité intégrée, apte à faire face aux 29 risques et dangers identifiés.
  • Améliorer l’image et la crédibilité de la PCi par rapport à la perception actuelle face au monde politique, à la population et aux partenaires.

L’année 2008 sera consacrée à la préparation des conditions de réalisation.

Enfin la mise en œuvre se déroulera progressivement entre 2009 et 2012.

Un changement dans une vision globale

Le projet AGILE se veut plus qu’une simple étude locale de la PCi, il représente un processus de changement, où les autorités vaudoises cherchent non seulement à identifier les meilleures pratiques, mais aussi les écueils à éviter.

La police, les services du feu et les sanitaires seront pris en compte en raison de leur rôle, souvent primordial.

Une étude de benchmarking se déroule en parallèle, pour mieux comprendre les différents systèmes et organisations liés à la gestion de risques et dangers non militaires en Suisse et en Europe, et la place qu’y occupe la PCi.


Service de la sécurité civile et militaire (SSCM)