FORJAD: L’exemple d’une collaboration interdépartementale réussie
Une situation qui empire
Depuis une dizaine d’années, on constate une dégradation progressive de la situation des jeunes adultes de 18 à 25 ans, comme en témoigne l’augmentation du nombre de ceux qui émargent à l’aide sociale.
Ce phénomène touche l’ensemble de la Suisse et, dans le canton de Vaud à fin 2006, pas moins de 1’800 jeunes entre 18 à 25 ans recevaient un Revenu d’Insertion (RI), soit 300 de plus qu’en 2004.
Les causes sont notamment un marché du travail extrêmement sélectif, un nombre de places d’apprentissage qui ne parvient pas à compenser l’évolution démographique, ainsi qu’un accroissement des ruptures familiales.
Les problèmes affectant cette population se caractérisent par leur enchevêtrement: cumul de difficultés professionnelles, scolaires, de santé et sociales, résultant d’un parcours souvent chaotique et parsemé de ruptures.
Malgré les différents dispositifs destinés à faciliter l’insertion des jeunes dans le monde professionnel (orientation scolaire, année de transition, mesures d’insertion de l’assurance-chômage, etc.), un nombre important d’entre eux ne parviennent néanmoins pas à s’intégrer durablement dans le monde du travail.
Ces échecs les fragilisent considérablement pour toute leur vie.
La formation est déterminante
Comme l’ont montré plusieurs études récentes, l’absence de formation professionnelle est l’un des facteurs déterminant de l’augmentation du nombre de jeunes âgés de 18 à 25 ans bénéficiaires de l’aide sociale (70% de ceux qui obtenaient le revenu d’insertion à fin octobre 2006 n’avaient pas de formation professionnelle).
Sans protéger dans tous les cas contre un chômage ultérieur, la formation améliore toujours les chances d’assurer sa vie par ses propres forces.
De ce fait, le droit à la formation revêt une importance toute particulière dans la politique sociale. Il s’agit d’éviter la vision à court terme qui privilégie l’exercice d’un travail non qualifié, sous prétexte qu’on facilite ainsi la sortie de l’aide sociale.
Le projet FORJAD
Le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS), le Département de la formation et de la jeunesse (DFJ) et le Département de l’économie (DEC) se sont mobilisés et coordonnés pour lancer une expérience pilote.
Il s’agit du projet FORJAD (Formation pour jeunes adultes en difficulté) qui offre à des jeunes la possibilité d’accéder à une formation professionnelle complète, notamment par la voie de l’apprentissage en mode dual ou en école, tout en bénéficiant du minimum vital, de la prise en charge des frais de formation jusqu’au terme de celle-ci et d’un accompagnement individualisé et adapté pendant toute la durée de la formation.
Entre juin et décembre 2006, plus de 250 candidats ont été signalés par les centres sociaux régionaux. Toutefois, compte tenu de l’offre de places d’apprentissage disponible d’une part, et du degré réel de préparation des candidats à l’apprentissage d’autre part, seuls 130 ont été retenus.
Un bilan très positif
Six mois après le lancement de l’opération, on dénombrait 117 jeunes adultes de 18 à 25 ans dans le programme FORJAD: 62 suivent une formation dans le système dual, 22 sont en école professionnelle et 33 en institution formatrice.
Pour 80% d’entre eux, la situation est positive. Seule une vingtaine rencontrent des difficultés qui nécessitent un suivi soutenu, et on ne compte qu’une quinzaine de jeunes à avoir interrompu leur formation depuis août 2006.
Compte tenu des résultats encourageants, une deuxième volée de 150 jeunes aura la possibilité d’accéder à une telle formation dès la rentrée d’août 2007.
Secrétariat général du DFJ (SG-DFJ)