"Quartiers Solidaires" ou comment favoriser la solidarité envers les aînés

La méthode «Quartiers Solidaires» est née de l’initiative de Pro Senectute Vaud, association veillant au bien-être des retraités vaudois, avec le soutien de la Fondation Leenaards.

Pour faire face aux problématiques liées au maintien à domicile des personnes âgées et au nombre croissant d’aînés isolés, l’idée d’une mobilisation communautaire émerge et un projet pilote voit le jour dans le quartier lausannois de Bellevaux, en 2002.

 

Photo d'illustration d'archives
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Publié le 25 mars 2011

Naissance d’une démarche novatrice

Les objectifs de «Quartiers Solidaires» sont de créer, renouer, développer et entretenir des liens sociaux de proximité pour améliorer la qualité de vie et l’intégration des aînés dans un village ou un quartier. Son originalité est d’encourager les habitants, en particulier les plus âgés, à influer sur leur propre environnement, en développant eux-mêmes des projets, selon leurs besoins, leurs ressources et leurs envies.

Un développement en plusieurs étapes

Après une analyse préliminaire, un animateur de proximité s’immerge dans le quartier, observe les lieux de passage et rencontre les habitants retraités. Un groupe se constitue, avec les personnes intéressées par la démarche ainsi que les institutions ou associations locales.

Lors de forums ouverts à tous, les résultats des entretiens sont présentés, mettant en valeur des thématiques représentatives des préoccupations des aînés, telles que la mobilité, les transports en commun, le sentiment d’insécurité. Les participants sont alors invités à débattre sur ces sujets et peuvent proposer des pistes d’amélioration.

Par la suite, des projets concrets émergent; ils sont réalisés avec l’aide de l’animateur de proximité qui reste présent pour soutenir les habitants. Ce dernier laisse peu à peu le groupe se prendre en main et cesse toute intervention une fois la pérennité du processus assuré.

Si la méthode ne prévoit pas de solutions toutes faites aux problématiques rencontrées, l’expérience permet d’estimer et de prévoir des résultats au niveau des démarches locales. Une série de critères évalue la pertinence et la faisabilité d’un «quartier solidaire», puis des indicateurs de performance et de résultats, associés à des indicateurs de qualité sont utilisés.

Le partenariat comme maître-mot

L’impulsion de départ et la demande proviennent le plus souvent des autorités communales, qui jouent ensuite un rôle actif dans le processus, aux côtés des partenaires.

Il y a plusieurs manières de soutenir un «quartier solidaire»:

  • Financière: la couverture des charges de salaires de professionnels et des frais divers liés aux activités repose sur un financement mixte des communes, des partenaires locaux, du Canton et, parfois, de la Confédération. Pour les collectivités locales, le coût est donc moins important que si elles devaient assumer seules le coût du projet.
  • Participative: les partenaires peuvent mettre à disposition des compétences et des ressources humaines.
  • Structurelle: des locaux ou du matériel peuvent aussi être proposés.

Rêves, envie et réalité

Eveiller les ressources auprès de la population âgée est un processus nécessitant beaucoup de temps. Les habitants du quartier de Bellevaux forment aujourd’hui une communauté vivante et ont créé l’association «Connexion Bellevaux». Divers services y ont été développés comme un soutien administratif pour les personnes âgées, des visites à domicile ou des conférences informatives. Par ailleurs, un journal local paraît régulièrement et une fête de quartier est organisée chaque année.

Actuellement, les «quartiers solidaires» de Bellevaux, Vallorbe et Prilly Nord fonctionnent de manière autonome, tandis que des démarches sont en cours à Gland, Prilly Centre, Yverdon-les-Bains (Pierre-de-Savoie et Villette) et Nyon (Nord est).

Depuis 2010, les communes vaudoises peuvent n’effectuer que l’étape initiale de «Quartiers Solidaires», appelée «diagnostic communautaire», afin d’obtenir un état des lieux de la qualité de vie des aînés. De tels projets s’appuient sur la participation active des ressources locales; ils sont en cours à Montreux, Ecublens et Renens.

Une contribution cantonale à l’action communale

Le canton, par le Service des assurances sociales et de l’hébergement, reconnaît l’importance du travail social communautaire dans le cadre de la promotion de l’intégration sociale des personnes âgées et de la lutte contre leur isolement.

Cette reconnaissance passe par une convention qui règle le dispositif général et qui prévoit non seulement le financement des frais fixes de Pro Senectute à hauteur de 80%, mais aussi le versement d’une contribution incitative au développement des projets dans les communes pour couvrir le 20% des charges salariales liées à l’organisation locale.

Ainsi, les communes qui se lancent bénéficient d’une reconnaissance du canton pour une action qui renforce l’intégration sociale.

 


Service des assurances sociales et de l'hébergement (SASH)

Renseignements

Pro Senectute Vaud
Tél.: 021 646 17 21 – info@vd.pro-senectute.ch

Service des assurances sociales et de l’hébergement
Tél.: 021 316 51 51 – info.sash@vd.ch

Internet

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