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Publié le 03 octobre 2018

Maîtriser les coûts de l'aide sociale et augmenter le retour à l'emploi grâce à l'Unité commune ORP/CSR

Le nombre chômeurs en fin de droit est en augmentation constante dans notre canton. C’est l’aide sociale qui prend le relais pour garantir le minimum vital à celles et ceux qui ne peuvent plus compter sur le soutien de l’assurance chômage. Pour les personnes qui en ont la capacité, le retour à l’emploi est la seule manière de retrouver son autonomie. En comparaison à d’autres cantons, Vaud soutient fortement la réinsertion des bénéficiaires du revenu d’insertion (RI) en leur donnant accès aux prestations des Offices régionaux de placement (ORP). On constate cependant qu’à l’heure actuelle, seuls 20% d’entre eux sont suivis par un ORP dans le cadre d’un processus de réinsertion professionnelle. Cette proportion pourrait et devrait être plus élevée.

Le Canton est conscient des efforts importants qui sont demandés aux communes pour participer au financement de l’aide sociale. Il a la volonté de maitriser ces coûts de façon à alléger le poids de la facture sociale pour les collectivités. Dans ce but, il met en place des mesures innovantes visant à augmenter le retour à l’emploi des personnes bénéficiant du RI.

C’est dans ce cadre que le Département de la santé et de l’action sociale et le Département de l’économie, de l’innovation et du sport ont chargé le Service du travail et le Service social de Lausanne de mener, entre février 2015 et janvier 2017, un projet pilote d’Unité commune ORP/CSR destiné à favoriser l’insertion professionnelle des bénéficiaires de l’aide sociale (RI).

Une prise en charge innovante

Une Unité commune ORP-CSR (UC) a été créée à Lausanne afin de tester une nouvelle politique d’insertion profession-nelle, plus intensive et plus spécialisée, à l’intention des nouveaux bénéficiaires du revenu d’insertion aptes à travailler. L’UC réunissait dans un même lieu les compétences et les outils des conseillers en personnel de l’ORP (CP) et ceux des assistants sociaux du CSR (AS), avec un AS pour 80 dossiers et un CP pour 65 dossiers, soit un taux d’encadrement plus élevé que d’ordinaire. Cette approche globale a permis de gagner en efficience et d’améliorer le dispositif de prise en charge. Les bénéficiaires du RI concernés par l’expérience ont bénéficié d’un suivi professionnel spécifique. Ils ont accédé aux prestations de placement renforcées de l’ORP tout en bénéficiant de mesures d’insertion sociale du CSR.

Un accompagnement plus efficient pour les bénéficiaires du RI

Une évaluation menée par les professeurs G. Bonoli, D. Oesch et R. Lalive de l’IDHEAP et de l’UNIL a démontré que cette nouvelle prise en charge commune a été plus efficiente pour les usagers et qu’elle a permis d’écourter la durée moyenne du RI, tout en présentant un intérêt sur le plan coûts-bénéfices.

Les chances des personnes à l’aide sociale de se réinsérer sur le marché du travail ont augmenté de manière significative. Un dossier pris en charge par l’Unité commune a coûté en moyenne 11% en moins de prestations RI par rapport au mode de prise en charge habituel, ce qui a permis de compenser les coûts inhérents à ce suivi renforcé. Après 22 mois, on a constaté 9,2% de prise d’emploi supplémentaire dans le groupe Unité commune par rapport au mode de prise en charge ordinaire. Les postes proposés sont en meilleure adéquation avec les attentes et capacités des bénéficiaires et les prises d’emploi sont plus durables. Enfin, tant les bénéficiaires que les collaboratrices et collaborateurs ont exprimé leur satisfaction quant au fonctionnement de cette unité et aux résultats obtenus.

Une solution d’avenir pour l’ensemble du canton

Le changement que représente le développement des Unités communes permettra de simplifier l’accompagnement des bénéficiaires du RI tout en le rendant plus efficient. Le Conseil d’État a la volonté de donner la possibilité d’accéder à l‘accompagnement de l’Unité commune à tous les bénéficiaires du RI qui ont la capacité de retrouver un emploi, quel que soit leur lieu de résidence dans le canton. Il a donc décidé de pérenniser ce dispositif à Lausanne dès octobre 2018, puis de l’étendre, dès 2019, au Nord vaudois et ensuite à l’ensemble du canton de manière progressive.

A terme, le canton comptera cinq à six Unités communes dimensionnées de façon à pouvoir offrir des prestations spécialisées aux bénéficiaires de l’aide sociale dans l’ensemble des régions. Des discussions sont en cours avec le Conseil des Régions d’Action Sociale pour réaliser cet objectif.

 


Direction générale de la cohésion sociale (DGCS)