Préfet aux multiples casquettes, Fabrice Neyroud nous confie ses premières impressions

Entre bureau à Vevey, vendanges à Chardonne et séances de municipalité dans le Nord Vaudois, le benjamin des préfets se livre sur son début d’activité sur la Riviera et du Pays-d’Enhaut.

Fabrice Neyroud, préfet entouré de ses deux filles Cloé et Anaïs
©DGAIC Cérémonie d'installation avril 2023 - Fabrice Neyroud, préfet entouré de ses deux filles Cloé et Anaïs (de gauche à droite) ©DGAIC Cérémonie d'installation avril 2023 - Fabrice Neyroud, préfet entouré de ses deux filles Cloé et Anaïs (de gauche à droite)
Publié le 18 mars 2024

Monsieur Neyroud, vous avez 45 ans,  21 années de politique communale derrière vous dont 17 au sein d’une municipalité, vous voici maintenant Préfet d’un district de 12 communes pour environ 87'000 habitants : la politique communale ne vous lassera jamais ?

La politique est tellement variée que c’est impossible de se lasser. Il y a tellement de rôles et de « métiers » différents en politique que c’est passionnant : je suis passé de conseiller communal, à municipal, à syndic d’un village puis, à une politique beaucoup plus politicienne, comme député au Grand Conseil. Aujourd'hui, je suis préfet du district et ce rôle de proximité se doit d'être le plus neutre possible. A tous les niveaux, ce sont des expériences très enrichissantes avec des rencontres humaines magnifiques.

Vigneron, conseiller communal, municipal, syndic, député : il ne vous restait plus que deux options : Préfet ou Conseiller d’Etat non ?

Non, je ne pense pas du tout comme ça ! Je suis un homme terre à terre avec les pieds sur terre… les titres ne m’intéressent pas du tout. Ma carrière, je ne l’ai jamais imaginée ou rêvée, comme je dis souvent, il faut que toutes les planètes soient alignées, ne pas hésiter à prendre le train quand il passe et surtout être un fonceur. En politique, comme dans la vie professionnelle, il ne faut jamais repousser au lendemain ce que l’on peut faire le jour même.

Plus sérieusement, au vue de votre curriculum tout laisse à penser que vous aviez le parcours idéal pour devenir Préfet. Mais dans les faits, est-on outillé pour être préfet ?

Je ne pense pas que mon CV cochait toutes les cases. Le métier de préfet est tellement varié et tellement diversifié qu'à mon avis, nous ne sommes jamais complétement outillé dans tous les secteurs… Mais si nous sommes passionnés, à l’écoute et surtout bien entourés, il ne reste donc plus qu’à apprendre pour se mettre à niveau.

A peine êtes-vous nommé préfet que vous redevenez municipal d’une commune, cette fois dans le nord vaudois. Quelle expérience en tirez-vous ? Quel rôle peut jouer un préfet dans un pareil contexte ?

C’est une expérience humaine et professionnelle fantastique. J’en tire la conclusion que personne n'a toujours raison ou/et personne n'a toujours tort. Derrière chaque humain, il y a un cœur et des sensibilités différentes, c’est ce qui fait aussi la beauté et la diversité de cette population vaudoise. Le rôle du préfet est de faire le trait d’union entre les personnes, être à l’écoute, être rassembleur et trancher lorsqu’il le faut et ainsi faire en sorte que les procédures soient suivies.

En octobre 2021 on apprenait à la RTS que vous étiez un des rares vignerons de la région à presser le raisin « à l’ancienne ».  Quelle importance cette tradition a pour vous ?

Les traditions sont très importantes pour moi. Il me paraît essentiel de les maintenir le plus possible pour autant que la qualité soit assurée bien sûr.

Est-ce que vous vous voyez également comme un préfet « à l’ancienne » ?

Non, je ne pense pas et à 45 ans, je ne me considère pas encore comme « ancien ». A mon avis, dans tous les domaines, il est nécessaire d’avoir un bon mélange… un peu comme la fondue moitié-moitié ! L’expérience et le vécu des anciens sont très importants et les nouvelles idées provenant des jeunes doivent être prise en considération.

Vous êtes un enfant de Chardonne, vigneron de père en fils : une vraie appellation Lavaux en somme, non ?

Oui c’est vrai, je suis né à Chardonne et je n’ai jamais déménagé. Lavaux est un endroit que j’apprécie énormément et où il fait bon vivre ! En tant qu’épicurien, j’aime sillonner les régions de notre canton et découvrir les produits du terroir.

L’instantané de Fabrice Neyroud

Être un bon préfet c’est...
•    Être à l’écoute
•    Être abordable
•    Vivre avec la population et comme la population
•    Rester simple et soi-même

Être un bon préfet ça rend...
•    Conciliant
•    Humain
•    Ouvert d’esprit

Une visite de commune dans le district de Riviera Pays-d’Enhaut , c’est...

C’est un moment d’échange, de dialogue… Il est essentiel d’être à l’écoute et surtout de comprendre les difficultés parfois rencontrées.

Vous avez eu une séance compliquée avec une commune ou en conciliation, par quoi commencez-vous pour vous détendre ?

J’en discute avec mon collègue Roland, préfet et avec mes collaboratrices de la préfecture.

Une tâche que vous n’auriez pas imaginé devoir effectuer ?

La tâche inimaginable est celle de délivrer des permis pour chasser les escargots !

Une citation particulière que vous aimez ?

Mettre de l’eau dans son vin ! Mais uniquement en citation…

Et pour finir…. Votre mot ou expression du lexique vaudois préféré ?

Nous sommes souvent déçus en bien et bien entendu « la rincette » !


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