Les classes régionales de pédagogie spécialisée: des petites classes pour de grands effets

Les classes régionales de pédagogie spécialisée permettent à des élèves pour qui l’intégration en classe ordinaire apparaît difficile à un moment donné de poursuivre leur scolarité dans le cadre d’un établissement ordinaire. Les communes jouent un rôle essentiel dans la réussite de ces classes, notamment en mettant à disposition des locaux et des aménagements adaptés.

Publié le 09 septembre 2024

Les classes régionales de pédagogie spécialisée (CRPS) proposent une scolarisation alternative dans un établissement ordinaire de la scolarité obligatoire. Des élèves présentant des difficultés très importantes, un trouble invalidant ou une déficience peuvent ainsi être regroupés dans une classe à effectif réduit et mis au bénéfice d’un enseignement spécialisé sur l’entier du temps scolaire. Elles et ils bénéficient également de prestations étendues en psychologie, logopédie et psychomotricité (PPLS) afin de prendre en compte également leurs besoins thérapeutiques. Ce dispositif est aussi bénéfique pour les enseignantes et enseignants ainsi que pour les autres élèves, qui peuvent ainsi poursuivre leurs apprentissages de manière fluide.  

Prévues par la loi sur la pédagogie spécialisée (LPS) entrée en vigueur en 2019, ces classes permettent à des élèves pour qui l’intégration en classe ordinaire apparaît difficile à ce moment-là de poursuivre leur scolarité dans le cadre d’un établissement ordinaire, tout en ayant accès à des prestations pédago-thérapeutiques qui vont soutenir leur progression et leur développement. Le passage dans ces classes est donc le plus souvent temporaire, mais elle peut faire une très grande différence dans la vie des élèves qui les fréquentent.  

Les CRPS constituent ainsi une réponse intermédiaire entre l’intégration en classe ordinaire et l’orientation vers un établissement de pédagogie spécialisée. Précisons encore qu’un accent fort est mis sur des intégrations progressives dans les classes ordinaires ainsi que des activités pédagogiques communes, en fonction de l’évolution de l’élève, dans la perspective de la visée intégrative de ces classes. Dans cette optique, la localisation des CRPS au sein des établissements ordinaires est essentielle. Elle permet la création de plusieurs points de rencontre – dans la cour de récréation, lors d’une collaboration ou lors de projets d’établissement – à l’occasion desquels les enfants se sociabilisent, apprennent et jouent, indépendamment de leurs différences. Ces classes sont une richesse pour l’ensemble d’un établissement.  

Une solidarité qui fait toute la différence

La décision d’ouverture d’une classe relève de la compétence de la DGEO, sur proposition de la régionale des directions d’établissements. Toutefois l’adhésion des communes concernées est impérative et nécessaire. En effet, les communes jouent un rôle essentiel dans la réussite de ces classes, notamment en mettant à disposition des locaux et un aménagement adaptés. La proximité avec les bureaux des PPLS doit également être prise en compte. Les questions financières de remboursement des frais de scolarité entre communes sont, quant à elles, réglées par la directive 138.

Un autre point clé réside dans la gestion de l’accueil parascolaire à midi, car plusieurs élèves fréquentant ces classes habitent dans une commune qui n’appartient pas à l’aire de recrutement de l’établissement. Pour ces élèves, un aller-retour à midi n’est pas toujours possible, et généralement pas souhaitable, une part importante du temps de la pause étant alors consacrée à des transports. Une collaboration intercommunale, à l’échelle de la région scolaire, est ainsi nécessaire pour la réussite de ces classes qui constituent une réponse favorisant la mise en place d’une école à visée inclusive. À noter que d’autres classes régionales existent comme les classes de raccordement ou certaines classes d’accueil. Ces classes bénéficient à terme aux enfants de toute une région, qui peuvent ainsi être scolarisés dans un dispositif adapté à leurs besoins et à leurs projets, dispositif qu’il serait impossible de développer dans chaque établissement.  

Chaque commune est parfois commune d’accueil pour des élèves venant d’une autre aire de recrutement, parfois commune d’origine avec des élèves fréquentant un autre établissement. Une collaboration canton-communes et entre communes permet ainsi de développer une offre essentielle pour la réussite de l’école à visée inclusive, au bénéfice de nos élèves, de l’ensemble des enfants du canton. 

Un nouveau type de CRPS

Les classes régionales de pédagogie spécialisée regroupent des élèves au bénéfice de mesures dites renforcées. Il s’agit d’enfants qui présentent des difficultés très importantes, un trouble invalidant ou une déficience, qui ont pour conséquences des limitations durables de leur participation ou de leur activité dans leur contexte social, scolaire et familial au point de compromettre leur avenir scolaire ou professionnel. Il peut aussi s’agir d’élèves qui perturbent le fonctionnement d’une classe, au point de ralentir l’apprentissage des autres élèves. Chaque classe régionale de pédagogie spécialisée réunit des élèves dont l’âge est relativement similaire. Depuis la rentrée scolaire 2023, des classes régionales de pédagogie spécialisée spécialement dédiées aux enfants de 1P à 4P présentant des troubles du spectre de l’autisme ont été créées. À la rentrée 2024, 6 CRPS de ce genre sont ouvertes sur les 39 CRPS que compte le canton.


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