Frelon asiatique dans le canton de Vaud : point de situation et lutte en 2025

La gestion des espèces animales exotiques envahissantes peut se révéler encore plus complexe que celles des plantes exotiques envahissantes. Arrivé de Chine en France en 2004, le frelon asiatique est présente aujourd’hui sur l’entier du territoire français sans avoir pu être éradiqué et a colonisé une grande partie des pays voisins.

Une espèce particulièrement invasive

Une de ses cibles favorites est l’abeille domestique dont il se nourrit, mais le frelon asiatique est également un prédateur pour d’autres insectes et représente un risque pour les personnes allergiques aux piqures. Le frelon constitue ainsi une menace tant pour l’économie mellifère, que pour la biodiversité et pour la santé.

Depuis 2017, le frelon asiatique se développe rapidement en Suisse, notamment dans le canton de Vaud, qui constitue, avec le canton de Genève, l’un des cantons les plus touchés par l’invasion de cette espèce. Dans ce contexte, contenir le frelon asiatique et limiter la croissance de sa population sont les objectifs que le Canton et la Fédération vaudoise des sociétés d’apiculteurs (FVA) se sont fixés.

Une lutte active a été lancée par les apicultrices et apiculteurs sous l’égide de la FVA et de la Direction générale de l’environnement (DGE), pilotée par son mandataire, le Professeur Daniel Cherix. Des informations et différentes communications ont été adressées aux communes pour solliciter leur soutien au cours de 2025. De nombreux engagements ont été pris, salués par la DGE et la FVA. En effet, jusqu’à ce jour, l’essentiel de la lutte était assumé par des apicultrices et apiculteurs bénévoles.

Test de piégeage

A la demande de la FVA, le Canton a autorisé cette année un test de piégeage printanier pour prélever autant que possible les jeunes reines fondatrices. Cette opération a été réalisée du 15 mars au 31 mai dernier et 660 pièges ont été installés sur le territoire vaudois, impliquant près de 200 apicultrices et apiculteurs. Au 15 mai, les 4700 relevés transmis font état de la capture de 300 reines fondatrices de frelons asiatiques, ainsi que de quelques 8000 autres insectes. Un bilan en fin de campagne sera effectué afin d’évaluer l’efficacité de ce piégeage semi-sélectif et son impact potentiel sur la faune indigène.

La lutte contre le frelon asiatique ne se limite pas aux piégeages printaniers. La recherche des nids primaires (nids de début de saison de petite taille), le plus souvent installés sous des avant-toits, abris de voitures, cabanon de jardin, ou les haies constitue une priorité pour limiter le développement des populations. Ces nids sont faciles d’accès et moins coûteux à éliminer.

L’élimination des nids primaires ne présente pas de danger particulier pour des personnes formées à cette tâche. Elle permet d’éviter de se retrouver en fin de saison avec des nids secondaires sur la cime des arbres, plus grands et difficiles à atteindre. Ces derniers hébergent plusieurs milliers d’individus dont des centaines de futures reines qui vont fonder chacune de nouvelles colonies.