Lutte contre la flore exotique envahissante : prévenir plutôt que guérir
Dans le but de se prémunir contre ces espèces et leurs effets indésirables, le Canton s’est doté d'articles de loi et d’un nouveau règlement incluant une liste d’espèces exotiques envahissantes interdites de vente et de plantation et contre lesquelles la lutte est obligatoire.

Selon les données scientifiques, au niveau mondial, les espèces végétales exotiques envahissantes ont contribué à 40 % des extinctions d’espèces enregistrées depuis les 400 dernières années. Ces espèces entrent en effet en compétition avec les autochtones, qu’elles peuvent prédater aussi. Elles posent de plus des problèmes pour la santé publique, l’économie, la sécurité en occasionnant des dégâts aux infrastructures. On estime qu’environ 10 % des espèces exotiques introduites (de façon volontaire ou involontaire) vont devenir envahissantes dans l’environnement à terme.
Dans le but de se prémunir contre ces espèces et leurs effets indésirables, le Canton s’est doté de nouveaux articles de loi (art. 37 LPrPNP, en vigueur depuis le 01.01.2023) et d’un nouveau règlement (RLPrPNP, en vigueur depuis le 01.07.2024), incluant une liste d’espèces exotiques envahissantes interdites de vente et de plantation et contre lesquelles la lutte est obligatoire (annexe 5, RLPrPNP). Au niveau suisse, la Confédération a fait de même en modifiant en 2024 l’ordonnance qui vise à empêcher l’apparition et la propagation de nouvelles plantes exotiques envahissantes (ODE, entrée en vigueur au 01.09.24). La liste des espèces interdites de mise en circulation qui inclut l’interdiction de remise à des tiers, par exemple par la vente, le don ou la location, ainsi que leur importation en Suisse a ainsi été étendue à des espèces très fréquentes dans nos jardins avec entre autres le buddléia de David, le laurier-cerise, le palmier chanvre (aussi communément appelé « palmier du Tessin ») et le paulownia.
Collaboration renforcée entre la DGE et JardinSuisse-Vaud
Dans le but de s’assurer que ces dispositions sont effectives et respectées dans le canton, la Direction générale de l’environnement (DGE) et JardinSuisse-Vaud ont décidé d’unir leur force, la thématique étant centrale pour la branche verte. Elles ont adressé une lettre aux jardineries, Garden centres, pépinières et autres points de vente de plantes du canton, leur rappelant cette interdiction de mise en circulation, effective au niveau suisse depuis le 1 septembre 2024, et les informant des contrôles à venir. Des experts, recommandés par JardinSuisse – Vaud et mandatés parla DGE, se rendront dans les mois à venir dans les points de vente pour vérifier que ces espèce ne sont plus en vente et demander si nécessaire la mise en conformité des stocks.
Interdiction de plantation
Avec l’entrée en vigueur du RLPrPNP dans le canton, violer l’interdiction de planter les espèces exotiques envahissantes répertoriées dans l’annexe 3 est désormais passible d’une amende d’ordre de CHF 150.- (Art. 37 al. 3 LPrPNP).
Mesures contre les plantes invasives déjà en place
Afin d’éviter que des plantes exotiques n’envahissent progressivement la nature environnante par dispersion de leurs graines, ou par bouturage de fragments de plantes, il est recommandé d’adopter quelques précautions, notamment dans le traitement des déchets verts. Il est aussi conseillé de supprimer ces plantes invasives déjà en place ; des subventions sont proposées par le Canton pour éliminer les laurelles. On peut aussi les tailler avant la fructification pour éviter la dispersion de leurs graines. Enfin, les communes peuvent installer des filières appropriées pour faciliter leur élimination.
Il est utile de se rappeler qu’un jardin ou un espace vert géré en respectant la biodiversité, qui accueille un grand nombre d’espèces diversifiées, majoritairement indigènes, reste le meilleur des freins contre l’invasion et la prolifération de nouvelles espèces exotiques. JardinSuisse prodigue des conseils en la matière. https://www.modulesnature.ch/
Espèces exotiques, demain espèces envahissantes ?
De nombreuses espèces exotiques qui ne sont encore interdites de vente par les législations fédérale et cantonale sont susceptibles à l’avenir de présenter un risque pour l’environnement. Les suivis le montrent, 10% des plantes exotiques deviennent envahissantes à terme, sans savoir précisément lesquelles le deviendront. L’annexe 6 du RLPrPNP liste des espèces qui demande d’être vigilant. Dans cette optique, JardinSuisse indique que « les plantes néophytes envahissantes qui ne sont pas encore interdites devraient être évitées autant que possible dans les jardins et ne jamais être plantées en dehors des zones urbaines. ».
Direction générale de l'environnement (DGE)
Informations complémentaires
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