Les eaux souterraines: un potentiel énergétique quasi-inexploité!

Afin de favoriser son développement, la Direction générale de l’environnement (DGE) a récemment complété le cadastre de géothermie de basse température. Celui-ci indique désormais les communes à fort potentiel, l’emplacement des nappes superficielles et celui des installations existantes.

A quelques dizaines de mètres sous terre, se trouve parfois des formations de gravier, de sable ou de roche fissurée qui contiennent de l’eau. Cette eau a une température constante tout au long de l’année, variant entre 8 et 12°C selon les régions. Elle peut donc être utilisée pour du rafraîchissement dit en direct («free cooling»), soit sans l’utilisation de machine frigorifique. La température constante fait de cette eau une excellente source de chaleur pour les pompes à chaleur, qui peuvent ainsi atteindre des coefficients de performance annuels élevés. Une installation exploitant les eaux des nappes superficielles permet une réduction des émissions de CO2 presque complète par rapport à une chaudière à mazout ou à gaz. Alors que ces installations sont nombreuses en Suisse alémanique, elles sont encore très peu répandues dans le Canton de Vaud.

Un nouveau cadastre en ligne à disposition

Afin de localiser les zones à potentiel, un cadastre a été établi et publié cet été. Il indique la localisation des nappes et donne une estimation de la quantité d’énergie qui pourrait en être extraite. Ce cadastre offre une première indication sur la disponibilité de la ressource, mais ne remplace en aucun cas une étude spécifique. Pour chaque projet, il s’agit en effet de tenir compte des besoins en chaleur et en froid, ainsi que des conditions hydrogéologiques locales. Il est par ailleurs nécessaire de contacter dès le début du projet la section «Eaux souterraines» de la DGE, qui est compétente pour l’octroi des autorisations sur l’ensemble du territoire.

Assurer de bonnes performances

Ce type d’installations est particulièrement adapté aux grands bâtiments qui ont des besoins de chauffage et de rafraîchissement (p. ex. bâtiments commerciaux, bureaux, bâtiments à affectation mixte). La valorisation des eaux souterraines peut également être réalisée de manière optimale par un réseau thermique basse température afin d’approvisionner en chaleur et/ou en froid un quartier entier. Pour assurer de bonnes performances aux pompes à chaleur, il est important que les bâtiments soient suffisamment isolés pour pouvoir fonctionner avec des températures de chauffage basses (30-45°C).

Une exploitation complexe

Le potentiel énergétique théorique des eaux souterraines est important – près de 10% des besoins de chaleur actuels du canton – mais son exploitation n’est pas possible partout. D’abord la présence, la taille et la profondeur des nappes superficielles dépendent des régions. Ensuite, certaines nappes sont protégées car elles sont utilisées pour l’eau potable. Enfin, les contraintes d’exploitation sont parfois plus importantes que pour des installations géothermiques fermées (qualité de l’eau, entretien, variabilité saisonnière de la ressource, impacts des rejets de chaleur etc.).

_{Direction générale de l'environnement (DGE),
direction de l'énergie, approvisionnement et planification}