Dans les coulisses des élections cantonales
Ce dimanche 20 mars, les Vaudoises et les Vaudois se sont rendus aux urnes pour élire le Grand Conseil et pour le premier tour de l’élection au Conseil d’État. À l’approche de ce scrutin, Liliana Peixoto, spécialiste en droits politiques du Bureau électoral cantonal, nous a fait découvrir les rouages et les coulisses de ce scrutin, le premier depuis la révision complète de la loi sur l’exercice des droits politiques (LEDP).
Si le public est familier des dimanches de votations et d’élections, de leurs cascades de chiffres et de pourcentages qui tombent tout au long de la journée, il ignore souvent toute l’organisation que cela suppose. À l’instar des prochaines élections cantonales, c’est en amont un travail multiple et minutieux qui se déroule. Pour se rendre compte de l’ampleur de la tâche, un coup d’œil à la page Internet réalisée par le Bureau cantonal électoral (Direction des affaires institutionnelles et des communes) suffit. Créée à l’intention des personnes appelées à participer directement aux différentes étapes du processus électoral, cette page est un véritable vade-mecum qui ne laisse rien au hasard.
Le nombre de questions traitées donne presque le vertige, sachant que pour chacune d’entre elles, le bureau électoral établit une sorte de mode d’emploi qui peut se décliner en textes explicatifs, en tutoriels ou encore en brochures. Une aide précieuse pour faciliter, entre autres, la planification des nombreuses échéances, gérer le dépôt des listes et l’affichage politique – qui doit tenir compte, par exemple, d’une répartition équitable et même de la sécurité routière – et bien sûr tout ce qui touche à l’organisation du scrutin et de son dépouillement.
Dépôt des listes
Comme l’explique Liliana Peixoto, le premier pic de travail survient entre le 17 et le 24 janvier, période qui correspond au dépôt des listes, soit pour les candidats au Conseil d’État, auprès du Bureau électoral cantonal, soit auprès des communes chefs-lieux d’arrondissements et de sous-arrondissements, pour les candidats au Grand Conseil. Ce qui implique de collecter les logos des partis, contrôler des formulaires de toutes sortes ou encore… de vérifier la légitimité des candidats : « Être de nationalité suisse, avoir 18 ans, avoir la capacité de discernement… De petites choses, mais qui nécessitent autant de contrôles et qui soulève de nombreuses questions des communes, lorsqu’il s’agit de clarifier un point ou un autre ».
Tirage au sort
Le délai pour la remise des listes est fixé au 24 janvier à midi. Une demi-heure plus tard se tient une cérémonie qui rassemble, au château cantonal, les médias et des candidates et candidats, pour le tirage au sort des listes. On introduit dans un tambour métallique, que l’on fait ensuite tourner, de petites boules, à l’intérieur desquelles on a glissé un papier avec le nom de la liste. Ce rituel tirage au sort sert uniquement à savoir dans quel ordre ces listes seront imprimées dans le cahier de bulletins qui sera adressé aux électeurs et électrices.
Une fois cet ordre connu, tout s’accélère. Les données doivent être validées par les partis ; un graphiste s’occupe ensuite de la mise en page des bulletins, que les partis reliront et corrigeront avant de signer le bon à tirer (BAT). En fait, ce seront plusieurs centaines de BAT à valider.
Un million d’exemplaires
Enfin, le 7 février, les BAT finaux sont envoyés aux imprimeurs, au nombre de deux : l’un pour les listes au Grand Conseil, l’autre pour celles du premier tour du Conseil d’État. Les rotatives tournent alors jour et nuit. Il faut imprimer 500 000 exemplaires du cahier pour le Conseil d’État et autant pour celui du Grand Conseil, mais tirés en 13 versions différentes, correspondant aux arrondissements électoraux. Les imprimés sont assemblés et livrés au fur et à mesure de leur sortie de presse à la Direction des achats et de la logistique (DAL). En parallèle, les communes envoient à la même DAL les listes d’électrices et d’électeurs, pour qu’elle puisse également imprimer les cartes de vote nominatives. Enfin, le tout est mis sous pli et remis à la poste, pour que le matériel électoral arrive dans toutes les boîtes aux lettres entre le 4 et le 8 mars, au plus tard.
Pour découvrir d'autres anecdotes sur les coulisses des élections vaudoises, suivez notre série sur le compte Instagram de l’Etat de Vaud.
Formation à large échelle
À partir du moment où l’imprimeur a pris le relais, le Bureau cantonal électoral peut enfin souffler. Un répit cependant tout relatif. « Autour de la mi-février, un mois environ avant le scrutin, nous entamons la formation des bureaux électoraux. Il s’agit d’une formation en « e-learning » qui va toucher entre 600 et 900 personnes, soit deux à trois personnes par commune. En complément, nous prévoyons également des cours dans plusieurs centres régionaux (Lausanne, Morges, Vevey et Yverdon-les-Bains) à l’intention de celles et ceux qui auraient moins l'habitude de l'informatique. Pendant ces formations, qui concernent quelque 200 personnes, nous recréons les conditions d’un scrutin, notamment en distribuant des bulletins semblables à ceux qu’ils devront dépouiller et qu’ils devront tracer ou corriger. »
Tout est désormais en place pour le jour J. Mais au Bureau électoral cantonal, il s’agit déjà de préparer le prochain scrutin : les votations fédérales du 15 mai prochain.
Bureau d'information et de communication (BIC)
Article tiré de la Gazette de février 2022
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