Enjeu environnemental et financier pour l’avenir: l’épuration

Photo d'illustration d'archives
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Publié le 01 juillet 2006

Durant les 50 dernières années, les communes, les propriétaires privés et l’économie ont investis 4 à 5 milliards de francs (le canton 640 million, la Confédération 365 millions) pour constituer un réseau de STEP et de collecteurs performants amenant une large restauration de la qualité de nos eaux superficielles.

Souvent perçus à l’époque comme des dépenses inutiles, on s’aperçoit aujourd’hui que ces investissements ont généré une activité économique importante tout en améliorant considérablement notre qualité de vie.

Le retour sur investissement est certainement bien plus important que la mise de départ.

Peut-on imaginer un projet Alinghi si le lac n’avait été qu’un cloaque fétide? Quelle serait l’attractivité touristique et économique de l’arc lémanique si l’on avait devant soi un lac eutrophisé, saturés d’algues et de mousses visqueuses et nauséabondes?

Aujourd’hui arrive le moment de moderniser, voire de reconstruire, de nombreuses STEP âgées mais les subventions n’existent plus. Les communes vont devoir affronter des dépenses très importantes, souvent supérieures aux investissements de l’époque, alors que les finances publiques sont en crise. De nombreuses communes ont en outre omis d’affecter des provisions suffisantes à ce renouvellement et cette situation financière pourrait avoir des conséquences fâcheuses, laissant des STEP aux performances dégradées rejeter des eaux de moins en moins épurées.

Des logiques de financement différentes

Le principe de causalité est souvent contesté, car l’épuration a été historiquement payée dans une large mesure par la fiscalité et les subventions et que les traditions sont difficiles à oublier. Mais la subvention avait été accordée d’abord pour créer l’impulsion nécessaire à résoudre rapidement un problème urgent et grave (les lacs en 1960-1970 étaient promis à l’agonie par asphyxie), ensuite dans un but de péréquatif.

Aujourd’hui l’urgence n’existe plus, mais 180 usines (STEP) offrent une prestation de routine à 700’000 citoyens-consommateurs.

La logique est désormais celle de la «production-consommation» et aucune raison objective ne permet de justifier que dans le seul secteur du traitement des matières fécales, le prix de la prestation dépende non pas de la quantité consommée, mais de la catégorie de revenu du consommateur, comme c’est encore trop souvent le cas.

 


Direction générale de l'environnement (DGE),
Service des eaux, sols et assainissement (SESA)