C’est l’automne, et la période du budget pour toutes les autorités exécutives du canton, Conseil d’Etat comme Municipalités. Loin d’être un acte de routine, sa préparation, sa présentation et son adoption finale par les citoyens ou leurs élus sont l’une des très importantes étapes de l’année. C’est là, dans la mesure de la marge de manœuvre existante, que s’élaborent les choix en matière de fonctionnement comme en matière d’investissements.
De façon générale, les Municipalités vaudoises construisent et gèrent leur budget avec prudence. Une prudence louable. Depuis le début de l’été, l’actualité financière et économique internationale rappelle en effet à tous, à de très grands pays comme à des collectivités locales beaucoup plus petites, qu’on ne dépense jamais longtemps au-dessus de ses moyens. La facture finit toujours par arriver, et plus cette échéance est retardée, plus l’addition est lourde. Le Canton de Vaud le sait bien, lui qui a mis quinze ans à retrouver des chiffres noirs et à ramener sa dette à un niveau acceptable.
Car l’endettement n’est jamais sans conséquence. Il se conçoit en regard d’investissements, il peut être exceptionnellement acceptable pour passer un cap difficile – à condition d’être aussitôt assorti de la planification de son remboursement – mais il ne représente pas une solution durable. Il est coûteux, et les intérêts à payer restreignent toujours la marge de manœuvre que je mentionnais en introduction.
Il n’est pas toujours facile de résister aux demandes, de faire preuve de rigueur et de se restreindre volontairement en matière de crédits. La meilleure façon de l’envisager me paraît consister à inclure cette attitude dans l’engagement civique de l’élu, en particulier lorsqu’on a pris la responsabilité d’un mandat Exécutif. La première chose que l’on doit à ses concitoyens, en gardant à l’esprit que l’argent est un moyen et non une fin, ce sont des finances saines. Et c’est à coup sûr entrer de bon pied dans la nouvelle législature que commencent les communes que de faire de cette santé un objectif prioritaire.
Pascal Broulis,
Président du Conseil d'Etat, Chef du Département des Finances et des Relations Extérieures