Construire en bois ? Oui, mais en bois local !
«Souhaiter du bois suisse c’est bien, l’exiger c’est mieux!» tel est le nouveau mot d’ordre de Lignum, Economie suisse du bois, à l’attention des maîtres d’ouvrages.
En raison de la législation, les communes et les propriétaires forestiers qui souhaitent valoriser leurs ressources en bois, rencontrent de nombreuses difficultés. Afin de les aider, l’organisation faîtière Lignum a publié un guide intitulé «Favoriser le bois suisse lors des appels d’offres». Il est utile aussi bien pour les maîtres d’ouvrage privés que pour la rédaction d’appels d’offres publics.
Les nombreux avantages du bois local
Le bois est une matière première écologique et renouvelable, qui, utilisée dans la construction, permet de capturer du dioxyde de carbone (CO2) et de diminuer l’empreinte carbone du bâtiment. Construire avec du bois local offre encore d’autres avantages. L’utilisation d’un bois régional favorise ainsi le bon entretien et une exploitation durable des forêts de nos régions. De plus, le recours au bois suisse permet de créer et maintenir des places de travail. Enfin, une construction en bois local préserve l’environnement grâce à une réduction des distances de transport (réduction de l’énergie grise).
Des démarches différentes pour le privé ou le public
Le guide – bilingue – apporte de nombreux conseils sur la manière d’aborder un projet de construction dans lequel le bois a été retenu. La situation juridique diffère selon que l’on est maître d’ouvrage privé ou public. Un privé peut en effet exiger du fournisseur des produits en bois suisse. Ce n’est en revanche pas le cas d’une commune qui doit lancer un appel d’offre publics. Cette dernière ne peut imposer le bois suisse que si le montant est inférieur au seuil prévu par la législation applicable en matière de marchés publics. Elle peut également s’y soustraire, si elle met à disposition le bois de ses propres forêts. Seule condition : cette matière première ne doit pas être facturée au constructeur.
De l’importance des mots
Pour favoriser le bois suisse dans les constructions, le maître d’ouvrage doit clairement exprimer ses attentes déjà au stade de l’appel d’offre en exigeant l’utilisation de bois indigène, si possible certifié COBS (Certificat d’Origine Bois Suisse de Lignum) ou d’en déclarer l’origine si une partie est étrangère. Le choix des mots est important lors d’un appel d’offre. Par exemple, «une faible part d’énergie grise et d’émissions de gaz à effet de serre» constitue une formulation implicite favorisant principalement le bois suisse sans pour autant écarter d’autres provenances de matériaux. Pour évaluer les surcoûts effectifs, il peut exiger une variante «bois suisse».
Les réalisations se multiplient
Les constructions en bois local commencent à se multiplier en Suisse romande à l’image de la nouvelle Ecole de la commune de Vaulruz (FR), la future salle de gymnastique de Bassins (VD) et le projet de centre de police à Granges-Paccot, pour lequel 2’000 m3 de bois issus des forêts fribourgeoises seront employés. Tous ces projets utilisent du bois issu de forêts propriété du maître d’ouvrage.
Direction générale de l'environnement (DGE)
Informations complémentaires
Inspection cantonale des forêts (DGE-FORET),
M. Jan-Marti Keller, ingénieur forestier adjoint de la Région Ouest
jan-marti.keller@vd.ch