Les herbiers lacustres, des milieux protégés où les interventions sont réglementées

Les végétations aquatique et riveraine des lacs et cours d’eau sont des milieux protégés qui ne doivent pas subir d’atteintes. Constituant un biotope unique, les plantes aquatiques jouent un rôle indispensable à l’équilibre lacustre. Seulement dans des cas bien particuliers, notamment pour permettre certains usages publics, une autorisation spéciale d’intervention peut être délivrée.

Potamot pectiné
Potamot pectiné Potamot pectiné
Publié le 17 juin 2024

Dans les zones peu profondes du lac allant de 1 à 13 m, la beine, les fonds sont colonisés par des herbiers lacustres composés de plantes aquatiques, visibles à l’œil nu que l’on nomme «macrophytes». Bien qu’elles soient souvent confondues avec les algues, il s'agit d'organismes très différents. Comparables aux plantes terrestres, elles sont enracinées sur le fond lacustre et se reproduisent en fleurissant à la surface de l’eau, leurs grandes tiges pouvant atteindre 4 mètres.

Les plantes aquatiques sont indispensables à l’équilibre lacustre, comme peuvent l’être les forêts pour les écosystèmes terrestres. En effet, elles oxygènent l’eau, permettant ainsi aux organismes de vivre sous l’eau, absorbent pour leur croissance le phosphore et l’azote dissous dans l’eau, et servent d’abri, d’habitat, de nurserie et de garde-manger pour les poissons et autres petits organismes qui peuplent les lacs.

C’est pourquoi la végétation aquatique et riveraine est un milieu protégé, pour lequel les interventions sont réglementées. Dans des cas bien particuliers, et notamment lorsqu’un intérêt publique prépondérant existe, une autorisation spéciale d’intervention peut être délivrée. Les demandes doivent être adressées au chef de secteur des lacs et cours d’eau et discutées avec les services concernés.

Lors de leur pic de développement en été, les plantes aquatiques qui se développent dans certains sites peuvent en effet devenir gênantes pour la baignade et la navigation. Le faucardage consiste à faucher sous la surface de l’eau pour extraire du lac ces plantes. Ce type d’intervention vise à améliorer le confort des utilisateurs du lac dans certains endroits bien délimités comme les plages et ports publics ainsi que de permettre le maintien d’activités d’intérêt publique comme au droit des débarcadères de la CGN ou du sauvetage.

Cornifle immergé Cornifle immergé

Les principes d’intervention suivants doivent être respectés pour toute demande de faucardage:

  • Limiter les surfaces impactées par le faucardage au maximum.
  • Respecter le cycle de vie des herbiers, et notamment leur floraison, lors de la planification des interventions.
  • Raisonner les interventions en fonction des espèces de macrophytes présentes. Selon les surfaces impactées, un inventaire préalable peut être demandé.
  • Respecter la hauteur de coupe : minimum 50 cm au-dessus du niveau du fond du lac dans les zones peu profondes (<2,5 m) et minimum 1 m dans les zones plus profondes. Une hauteur de coupe de minimum 10 cm peut être acceptée dans les zones à fortes contraintes (ports publics et débarcadère CGN).
  • Evacuer le produit de faucardage. Plusieurs filières d’élimination sont possibles. La filière retenue doit être indiquée pour chaque intervention.
  • En cas de présence d’espèces exotiques envahissantes: une intervention adaptée doit être planifiée avec un spécialiste et le produit de fauche doit être éliminé dans une filière adaptée à l’espèce.

Direction générale de l'environnement (DGE)

Différents types de potamotDe gauche à droite et de haut en bas: Potamot perfolié - Potamot luisant - Potamot dense - Potamot crépu

Liens utiles

Contacts des chefs de secteur des lacs et cours d’eau

Pour plus d’informations concernant les herbiers lacustres :

Pour une découverte immersive des herbiers lacustres :

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