L’intégration professionnelle de personnes en situation de handicap profite à tous

« Coop Intégration handicap », un programme qui permet à l’enseigne d’engager des collaborateurs présentant des déficiences intellectuelles, encadrés par des maîtres socio-professionnels d’institutions spécialisées, est un succès. Le projet est financé en partie par le Département de la santé et de l’action sociale.

« Nous avons la tenue de travail réglementaire : on porte la veste et la chemise Coop », détaille Cynthia Gremaud. La jeune femme travaille au supermarché « Charpentiers » à Morges depuis 4 ans. Elle occupe ce poste dans le cadre d’un partenariat entre l’enseigne et l’institution de Lavigny. Ce projet dont une part est financé par le DSAS, a été initié par le détaillant il y a plus de 20 ans, et offre des places de travail pour des personnes soutenues par des institutions spécialisées établies dans le canton de Vaud mais aussi dans d’autres cantons romands.

Pour Cynthia Gremaud, cet emploi vient récompenser un parcours semé d’obstacles. « J’ai de la peine quand on utilise des mots compliqués et j’ai besoin d’un peu plus de temps pour réaliser les tâches. J’avais d’abord essayé de faire un apprentissage, mais je ne correspondais pas aux critères et on ne me trouvait pas assez dynamique. Ici, j’ai trois rôles ! ».

Depuis son engagement, elle s’est ainsi vu confier la responsabilité de l’approvisionnement et de la gestion de la présentation des rayons dédiés aux produits laitiers. Elle s’est également formée, avec l’aide d’Yvette Dessarzin, sa « MSP » (maîtresse socio-professionnelle) pour être en mesure de fournir des renseignements aux clients sur l’assortiment de « son » secteur. Enfin, elle veille au réapprovisionnement des paniers et des chariots de courses. La jeune femme confie : « j’aime le contact avec les gens, je suis autonome dans mes tâches et mes compétences sont reconnues. Et je vais demander de l’aide à d’Yvette en cas de problème. »

Yvette Dessarzin, détachée par l’institution de Lavigny aux Charpentiers relève aussi la valeur de l’activité des « collaborateurs en atelier ». « Ils font du très bon travail et l’entreprise apprécie leur fiabilité et leur motivation. Il faut simplement leur accorder un peu plus de temps pour s’approprier les tâches et structurer les demandes en leur donnant un fil rouge. »

Un projet qui profite à tous

Cela fait 13 ans qu’Yvettes Dessarzin occupe cette fonction de « MSP ». Aujourd’hui, elle accompagne 13 personnes qui se répartissent l’équivalent de 8 EPT, à des taux qui varient de 20% à 100%. « J’évalue leurs compétences lorsqu’elles commencent et j’aide les chefs de rayon ou les gérants à comprendre comment transmettre des instructions pour que tout se passe bien. Et ça fonctionne : le nombre de missions qui leurs sont confiées augmente. On a commencé avec la gestion des paniers et des chariots et maintenant il y a même un collaborateur de l’atelier de Lavigny qui participe à la confection des pizzas du secteur « fait maison ».

Le succès de ce projet dans le canton de Vaud s’est concrétisé dans l’ouverture récente d’un « atelier Coop » à l’hypermarché de Rennaz à Riviera Centre. 12 personnes y occupent 8 EPT, et sont accompagnées par des maîtres socio-professionnels de l'établissement socio-éducatif la Cité du Genévrier de la fondation Eben-Hézer.

De plus, cet exemple encourage également d’autres entreprises à faire le pas, indique Pierre-André Cusin, directeur du département socioprofessionnel de Lavigny, qui a concrétisé récemment des collaborations avec Retripa à Féchy, dans le domaine du recyclage, et avec Bobst, à Mex.

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