Logements protégés : permettre aux seniors de vivre à domicile le plus longtemps possible
Afin de répondre au désir des seniors de pouvoir vieillir chez soi et aux enjeux démographiques, le Conseil d’Etat souhaite, entre autres, doubler le nombre de logements protégés d’ici 2030. Nous avons rendu visite à une locataire de l’un de ces appartements.
Danièle Béguin, 88 ans, sourit et montre avec fierté les tableaux de mandala qu’elle a peints elle-même et qui décorent son salon. Elle nous fait visiter son appartement, où elle vit depuis cinq ans. Il s’agit d’un logement adapté avec accompagnement (LADA) : un appartement avec une architecture adaptée à la mobilité réduite, proche des transports et services et qui comprend des prestations telles qu’un accompagnement social par une personne spécialisée et des animations dans un espace commun.
« Je cherchais un appartement tout simple dans un bâtiment avec ascenseur, explique-t-elle. Mais je n’ai rien trouvé que j’aurais pu payer avec ma modeste rente AVS. » Heureusement, elle a entendu parler des LADA conventionnés par l’Etat, dont l’une des caractéristiques est le loyer abordable. Peu après, elle a emménagé dans un 2,5 pièces situé près de Lausanne.
Réagir au vieillissement de la population
L’expérience racontée par Danièle Béguin n’est pas un cas isolé. L’enjeu au niveau de l’hébergement et des conditions d’habitation des seniors est considérable et sera encore plus significatif à l’avenir. Selon Statistique Vaud, d’ici 2040, une personne sur cinq aura plus de 65 ans. Par conséquent, le Conseil d’Etat a décidé de renforcer sa politique de LADA, appelée autrefois logements protégés (LP).
L’objectif est de doubler le nombre de ces logements d’ici à 2030. « Ce dispositif répond au souhait des seniors de pouvoir vieillir chez soi , explique Rebecca Ruiz, cheffe du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). De plus, il est économiquement intéressant. Il permet de repousser l’entrée en établissement médico-social de 1,9 année en moyenne. Les économies globales annuelles qui en résultent sont d’environ 1 million de francs pour le Canton et de 1,6 million de francs pour les communes. »
Une vie sociale et moins de solitude
Autre avantage : Les LADA influencent positivement la qualité de vie des locataires. Une étude récente de la Haute Ecole de la Santé La Source, mandatée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), a démontré que l’accompagnement social et l’animation socioculturelle permettent de créer des liens avec le voisinage, réduisent le sentiment de solitude et stimulent la santé physique et mentale. Constat que Danièle Béguin partage : « Je participe au repas hebdomadaire, aux cours de gymnastique, aux après-midis animés, aux soirées de film et aux sorties proposées. »
Huit mesures pour améliorer la situation d’habitat des seniors
Récemment, Rebecca Ruiz et Christelle Luisier, cheffe du Département des institutions, du terrain et du sport (DITS), ont présenté les propositions d’action du Conseil d’Etat en conférence de presse.
Ces huit mesures sont soumises au Grand Conseil pour approbation, sous la forme d’une modification de la loi d’aide aux personnes recourant à l’action médico-sociale (LAPRAMS). Il s’agit, entre autres, de promouvoir et de soutenir le rôle fondamental des communes pour la mise en place des LADA, d’en faciliter l’accès, de renforcer leur intégration dans le dispositif médico-social ou de mieux informer et orienter la population. En outre, le Conseil d’Etat propose aussi de promouvoir le partage d’appartement entre seniors et étudiants. Enfin, il demande l’octroi d’une aide financière. Elle s’adressera, en fonction des ressources financières, à certains seniors qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas déménager afin qu’ils puissent adapter leur logement ordinaire pour améliorer leur qualité de vie et prévenir les chutes à la maison.