Un site internet pour prévenir et réagir dès les premiers signes d’addiction
Qu’il s’agisse d’alcool, de tabac ou de stupéfiants, il est important de demander de l’aide ou, pour les professionnels, d’intervenir dès les premiers signes d’addiction. Le DSAS propose de multiples pistes et de nombreuses informations sur son nouveau site.
Où et quand commence l’addiction ? Vers qui se tourner pour trouver de l’aide ? Le Canton de Vaud consacre un site dédié à cette thématique, avec des réponses et des conseils pour le public et les professionnels. Car ces questions sont loin d’être anodines. On estime qu’en Suisse (chiffres 2023), environ 250 000 personnes souffrent de dépendance à l’alcool, et un quart de la population fume régulièrement ou quotidiennement.
Les chiffres de la consommation de produits psychotropes appellent également à intensifier les actions de prévention et de détection précoce. En Suisse, parmi les 15 à 64 ans, 6,2 % déclarent avoir consommé de la cocaïne au moins une fois dans leur vie, 5,3 % de l'ecstasy et 0,7 % de l'héroïne. En 2022, 1,9 % de cette tranche d'âge avaient consommé une substance illégale autre que le cannabis.
De plus, il existe désormais de types de dépendances moins identifiés, tels que les jeux de hasard et d’argent, ainsi que les écrans. Le site propose de nombreuses pistes et explications, par types d’addictions et de publics concernés, sans oublier les proches. Il permet de déterminer quand la consommation devient problématique, de comprendre les mécanismes qui entrent en jeu, et de réaliser quels sont les risques associés à certains comportements. Enfin, il fournit des listes de contacts pour trouver de l’aide auprès de professionnels spécialisés.
Un guide pour aider et orienter les jeunes
Une partie du site est spécifiquement dédiée aux professionnels des domaines éducatif, social ou sanitaire. En tant que personnes de premier recours, elles sont des acteurs privilégiés et sont en mesure d’aborder le sujet de l’addiction, d’en repérer les signes et d’adapter l’accompagnement selon chaque situation individuelle.
On y trouve également le Guide cantonal de repérage et d’intervention précoce auprès des jeunes. « En 2008 la révision de la loi fédérale sur les stupéfiants a consacré le principe de l’intervention précoce. Dans le canton de Vaud, ce principe est appliqué dans le cadre du programme de prévention des conduites addictives en milieu scolaire », explique Hugues Balthasar, responsable de missions stratégiques à l’Office du médecin cantonal. Ce principe devrait aussi s’appliquer dans le domaine périscolaire.
Tous les spécialistes qui travaillent avec des jeunes, qu’ils exercent dans le cadre scolaire ou périscolaire, devraient en effet être en mesure de repérer les signes et intervenir assez tôt de manière à protéger la santé des jeunes concernés. Lorsque ces professionnels ne peuvent pas gérer seuls la situation, ou ne savent pas comment s’y prendre, ils ont la possibilité de se faire aider par le programme DEPART du CHUV, C’est à leur attention également que nous avons conçu un guide cantonal sur le repérage et l’intervention précoce.
Le guide conseille par exemple sur la façon d’entamer le dialogue avec le jeune concerné et comment gérer la question de la confidentialité dans le cadre d’une collaboration avec d’autres professionnels. « Les acteurs du terrain nous ont fait part de certaines difficultés. Nous avons donc voulu répondre à leurs besoins de manière très concrète, explique Clémentine Augusto, chargée de missions dans le domaine protection des personnes vulnérables. Pour cela, nous donnons des exemples de situations réelles avec des conseils spécifiques ».
La brochure, disponible en format PDF, fournit également un annuaire très complet du réseau, avec des entrées classées en fonction des problématiques. « L’objectif est également de créer le réflexe, en cas de doute, d’appeler l’unité DEPART du CHUV, qui est spécialisée dans l’accompagnement d’adolescents concernés par l’abus de substances et d’écrans », souligne Hugues Balthasar.
