Bronchiolite : deux traitements préventifs sont maintenant disponibles

Les parents disposent dès cet automne de deux solutions pour protéger efficacement leur enfant des complications sévères du virus respiratoire syncytial (VRS) : l’immunisation du nourrisson après sa naissance et la vaccination de la future mère au troisième trimestre de grossesse.

C’est l’une des principales causes d’hospitalisation des nourrissons. Chaque année, plus de 2000 enfants de moins de 12 mois sont hospitalisés en Suisse en raison d’une bronchiolite. Cette infection des voies respiratoires est généralement due au virus respiratoire syncitial (VRS). Les effets indésirables du VRS sont le plus souvent bénins : toux, fièvre, nez obstrué. Les complications telles que la bronchiolite et la pneumonie sont toutefois fréquentes et peuvent nécessiter une hospitalisation pour soutenir le nourrisson dans sa détresse respiratoire. Les enfants de moins d’un an et plus encore ceux de moins de trois mois sont particulièrement exposés à ce risque.

Immunisation après la naissance : réduction de 80% des complications graves
Un outil préventif est proposé aux parents depuis l’automne passé. Il consiste en une immunisation des nourrissons par injection d’un anticorps monoclonal dans le muscle, généralement de la cuisse. Le traitement a fait la preuve de son efficacité, avec environ 80% de complications graves en moins chez les enfants immunisés. Les effets secondaires habituels liés à une injection (douleurs ou gonflement sur le point d’injection, fièvre, etc.) ont été observés dans de rares cas.

Transférer les anticorps au fœtus : une innovation efficace
Un nouvel outil vient s’ajouter au traitement proposé depuis l’automne passé : la vaccination des femmes enceintes au dernier trimestre de grossesse. Disponible dès à présent dans toute la Suisse, le vaccin Abrysvo contient une protéine du virus respiratoire syncytial. Son injection dans l’épaule provoque chez la mère la création d’anticorps qui sont directement transférés au fœtus et le protègent contre les complications dues au VRS. L’efficacité de ce traitement est estimée à environ 70%. L’injection peut être administrée par le gynécologue, uniquement durant dans le dernier trimestre de la grossesse, pour les naissances prévues entre début octobre 2025 et fin mars 2026. Déjà utilisé dans de nombreux pays, le vaccin n’a donné lieu à aucune réaction grave.

Pour le docteur Pierre-Alex Crisinel, spécialiste en pédiatrie et infectiologie pédiatrique au CHUV, l’arrivée d’un nouveau traitement est une excellente nouvelle. « Après le succès de la campagne d’immunisation qui a entrainé une baisse de plus de 50% des cas diagnostiqués l’année passée, ce vaccin peut contribuer à augmenter encore plus la protection des nourrissons. Beaucoup de mamans vont sans doute préférer recevoir l’injection, mais le choix est laissé aux parents. »

Un enthousiasme partagé par Prof. David Baud, responsable de la maternité du CHUV, « Le fait de pouvoir prévenir l’infection dès les premiers jours de vie représente une avancée majeure. Ces deux stratégies complémentaires ouvrent une nouvelle ère de prévention pour nos enfants »

Informations complémentaires : www.vd.ch/bronchiolite

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