Edito

Cette année encore, nos primes vont augmenter de manière significative : + 6,4% en moyenne. Pour protéger le pouvoir d’achat de la classe moyenne, le Canton de Vaud a instauré il y a quelques années déjà le subside communément appelé « du 10% ».

Avec cette protection, le Canton a fait œuvre de pionnier ; aucun autre canton suisse ne connaît encore d’aide de ce type. Ce particularisme vaudois n’est pas une exception dans le domaine de l’assurance maladie. Le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) a mandaté, à l’occasion des 50 ans de l’Office vaudois des assurances maladie (OVAM), un chercheur pour retracer l’histoire des subsides d’assurance maladie en Suisse et plus particulièrement dans le canton de Vaud. Son esprit avant-gardiste est souligné plusieurs fois.

En 1920 par exemple, les autorités vaudoises décident de soutenir financièrement les soins contre la tuberculose des enfants des familles les moins fortunées, afin qu’ils puissent en bénéficier eux aussi. La tuberculose est à l’époque l’un des principaux problèmes de santé publique et l’une des premières causes de mortalité infantile. Des traitements existent, mais tous n’y ont pas accès. Ce subside apportera un peu plus d’équité.

En 1956, le Canton de Vaud fait œuvre de pionnier avec une loi qui introduit des subsides directs à l’assurance maladie pour les personnes de condition modeste. L’assurance maladie est alors facultative (elle ne deviendra obligatoire qu’en 1996), et chère pour les personnes les moins argentées, qui n’y souscrivent pas. L’idée du Canton avec ces subsides est d’aider les plus précaires à accéder aux soins, mais aussi de faire des économies : les frais d’hospitalisation des personnes âgées qui n’ont pas les moyens de s’affilier sont in fine épongés par le Canton. Une vision à la fois sociale et pragmatique.

Cet esprit s’exprime aujourd’hui encore avec le subside spécifique évoqué ci-dessus. Grâce à cette mesure, aucune famille, aucune personne dans le Canton ne paie plus de 10% de ses revenus pour s’assurer. Sans elle, certains devraient y consacrer environ 20%, soit le double. Une charge insupportable.

Rebecca Ruiz, Cheffe du Département de la santé et de l'action sociale

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