Agir contre l’homophobie et la transphobie à l’école

L’homophobie et la transphobie péjorent l’estime de soi et dégradent les conditions d’apprentissage des élèves, parasitent les interactions et enraie le travail d’enseignement. Afin de renforcer la prévention et le traitement de ces violences, un plan d’action cantonal a été élaboré pour répondre aux besoins du terrain, identifier les lacunes actuelles et valoriser les actions existantes.

Publié le 16 août 2021

Violences et silence  

Des injures constantes dans la classe et les couloirs, des bouts de papier proférant des menaces de mort dans la trousse ou jetés sur la tête, des tags sur les pupitres et les murs, des lynchages dans les toilettes et les vestiaires, des crachats et des coups, des moqueries et des ricanements au quotidien, l’homophobie et la transphobie prennent différentes formes à l’école.  

Les élèves lesbienne, gay, bi, trans*, intersexe, queer ou en questionnement (LGBTIQ) sont davantage la cible de violences en contexte scolaire que leurs camarades. Leur taux de suicide est aussi plus élevé, notamment en raison des discriminations et de la stigmatisation. Les enfants et les jeunes qui ne se plient pas aux stéréotypes de genre subissent régulièrement du dénigrement. Dans ce sens, plus du tiers des élèves se définissant comme hétéro sont la cible d’homophobie. En tant qu’enseignantes et enseignants, lorsque vous intervenez face à ces violences, vous donnez un message clair qui refuse de les légitimer et qui apporte de la protection pour ces élèves qui disent souvent se sentir en sécurité nulle part. En cours et dans la cour, des préaux aux réseaux sociaux, l’homophobie et la transphobie traversent toutes les sphères, y compris celles des facteurs de protection habituels tels que les cercles familial, amical et scolaire.  

L’invisibilisation et les tabous, le manque de soutien et de supports d’identification dans le quotidien, la solitude et la crainte du rejet de toute part entravent la construction identitaire et les processus de socialisation, le sentiment d’appartenance à l’école et les aspirations professionnelles, ce qui engendre de l’absentéisme et du décrochage scolaire. A chaque fois que vous utilisez un exemple, une image, une consigne, une séquence didactique, un outil pédagogique qui visibilise la diversité relative à l’orientation affective et sexuelle ou à l’identité de genre, vous permettez de briser le silence. Votre posture et votre langage transmettent des signes d’ouverture, font esquisser des sourires et permettent d’apprendre.  

Plan d’action et horizons  

Afin de poursuivre la lutte contre toute forme de discrimination et d’ancrer une politique institutionnelle claire et cohérente, un plan d’action a été développé. Il se base sur différentes collaborations, sur des entretiens de recherche réalisés avec une variété de professionnelles et professionnels de la scolarité obligatoire et postobligatoire, sur des études effectuées auprès d’élèves du canton de Vaud et sur la littérature scientifique. Il a été présenté le 17 mai – journée internationale contre l’homophobie et la transphobie – lors d’une conférence de presse.  

A partir de cette rentrée scolaire, ce plan d’action sera progressivement déployé et s’étendra à l’ensemble des établissements. S’inscrivant dans le concept 360° et dans le prolongement du dispositif vaudois de lutte contre les phénomènes de harcèlement-intimidation entre élèves, il rappelle qu’il n’y a pas de place pour l’homophobie et la transphobie dans l’école vaudoise. Chaque personne doit pouvoir être elle-même et se sentir en sécurité, apprendre et enseigner dans un environnement serein, étant ainsi bénéfique à l’ensemble de la communauté scolaire. 

Afin de porter ces enjeux, de valoriser vos projets et de vous accompagner dans cette dynamique, le Secrétariat général du DFJC a recruté Dre Caroline Dayer en septembre 2020. Sa mission consiste à renforcer d’une part la prévention et le traitement de l’homophobie et de la transphobie dans lieux de formation et d’autre part la protection de l’intégrité des élèves et du personnel LGBTIQ ainsi que des familles arc-en-ciel. Elle dispensera, notamment, la première formation continue à la HEP sur cette thématique qui aura lieu en mars 2022. Elle se tient à votre disposition pour toute question.

Caroline Dayer - DFJC 

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