
Les aides à la formation InvestPro, un coup de pouce de 800 francs mensuels pour aider les étudiants qui se forment en soins infirmiers
Depuis mars 2025, les étudiantes et les étudiants en soins infirmiers peuvent solliciter une aide financière complémentaire auprès du canton. Deux étudiantes racontent ce que cette aide a changé dans leur quotidien.
« C’est un immense soulagement. » C’est ainsi que Camila Gomez, étudiante en quatrième année en soins infirmiers à la Haute École de Santé Vaud (HESAV) qualifie les premiers versements sur son compte de la « bourse InvestPro » comme l’appellent les étudiants et étudiantes en soins infirmiers. « Les deux premiers montants que j’ai reçus vont me permettre de payer des factures, notamment les impôts. » Ce coup de pouce financier– à hauteur de 800 francs mensuels pour les étudiantes ou étudiants de l’HESAV ou de la Haute école de santé La Source – est un soutien complémentaire au système des bourses déjà en place et a pour objectif d’aider celles et ceux dont la situation financière est précaire. Cette mesure correspond à la mise en œuvre au niveau cantonal de la « loi fédérale relative à l’encouragement de la formation dans le domaine des soins infirmiers et vise à éviter des abandons en cours de formation pour des raisons financières.
La jeune femme avoue avoir vécu plusieurs années angoissantes, même si elle a effectué sa formation en cours d’emploi. En effet, en parallèle de ses cours, elle a continué à travailler comme assistante en soins communautaires au CHUV, à 50%. « Nous avons de la chance dans le Canton de Vaud : l’État complète le manque à gagner à hauteur de 30%. J’ai donc vécu avec le 80% de mon salaire. Malgré cela, j’ai grignoté petit à petit les économies que j’avais faites au cours des 2 premières années. J’ai vraiment dû apprendre à gérer le stress. »
Cette aide l’aidera à retrouver de la tranquillité pendant les derniers mois de sa formation et à commencer en toute sérénité dans son nouveau métier d’infirmière. « J’ai beaucoup aimé être assistante en soins communautaires. Je fais ce métier depuis 2019. C’est un rôle vraiment nécessaire, au plus près des patients et qui est plein d’humanité. Mais j’avais envie de développer mes connaissances et d’exercer plus de responsabilités, en valorisant les compétences que j’ai acquises. »
Une aide pour entreprendre et… réussir ses études
Erine Pittet termine quant à elle sa deuxième année à la Haute Ecole de la santé La Source. Elle aussi a tout d’abord travaillé comme assistante en soins communautaire pendant plusieurs années. « J’ai toujours su que je voulais devenir infirmière. On peut se spécialiser, évoluer au cours de sa carrière, avec des aspects scientifiques en lien avec des pathologies spécifiques. On peut aussi partir à l’étranger… » Le plus dur, pour elle, a été de renoncer à une vie « normale », où les vacances et les sorties ne sont pas un luxe inaccessible. Erine Pittet avait fait des économies en prévision de la reprise de ses études, et a renoncé à avoir « un appartement à elle ». Elle cumule deux jobs en marge de sa formation, dont l’un consiste à faire des veilles de nuit à l’hôpital. A l’instar de sa collègue, cette nouvelle aide financière est un bol d’air.
Pas de démarches compliquées
« Les démarches pour demander cette aide sont très simples, relève-elle. En plus, les versements ont été faits très rapidement. » Ce coup de pouce va lui permettre de diminuer le nombre de nuits blanches et d’être plus en forme pour suivre ses cours. Un détail qui n’est pas anodin : l’analyse des causes d’échecs ou d’abandons au cours de cursus en soins infirmiers a largement fait apparaître que ces emplois menés en parallèle des études étaient un facteur significatif.
« Cette mesure doit également permettre d’augmenter le nombre de personnes diplômées en soins infirmiers pour lutter contre la pénurie de personnel de santé, qui est l’une des missions principales du programme Investpro. D’ici 2030, le canton de Vaud aura besoin de 450 nouveaux diplômés par an au lieu des 300 actuels. L’objectif est que les étudiants puissent se recentrer sur leur formation » précise Rebecca Ruiz, cheffe du DSAS.