Suivi pédagogique en cas de quarantaine

En temps de pandémie, les cantons doivent veiller à ce que le droit de chaque élève ou jeune en formation à un enseignement soit garanti. L’agenda électronique est l’outil qui permet la transmission efficace aux élèves éloignés de leur classe des informations essentielles sur l’enseignement dispensé et les documents nécessaires pour travailler à domicile et de manière autonome.

Publié le 18 décembre 2020

La pandémie crée une situation inédite avec des élèves mis en quarantaine par l’Office du médecin cantonal. Pendant dix jours, ces élèves restent préventivement à domicile sans être malades. Ils sont tenus éloignés de leur classe mais néanmoins en état de travailler. Le problème se corse quand un élève doit cumuler plusieurs quarantaines. Le cas de figure des quarantaines successives reste rare, mais il a touché des jeunes issus de familles nombreuses. Il a été constaté que la transmission du virus au sein d’un même ménage pouvait s’échelonner sur quelques semaines, entraînant des mises en quarantaine à rallonge. Comme la pandémie est appelée à durer encore quelques mois, il est à prévoir que des élèves continueront d’être empêchés de venir en classe pour des périodes de plusieurs jours et dissociées dans le temps.

Début décembre, la Conférence des directeurs de l’instruction publique (CDIP) a analysé ces situations sous l’angle du droit des élèves à recevoir un enseignement en tout temps. Ce droit, fixé dans la Constitution fédérale, reste garanti lors d’une quarantaine individuelle. Il revient à chaque canton de décider comment mettre en œuvre un enseignement suffisant pour ces élèves.

Contrairement à l’école obligatoire, le postobligatoire – les gymnases, les écoles professionnelles ou de métiers - n’est pas régi par une disposition constitutionnelle explicite concernant le droit à un enseignement. Cependant, note la CDIP, la norme constitutionnelle s’applique par analogie aux jeunes du postobligatoire. Le fait d’avoir été admis dans une école du Secondaire II confère aux jeunes mis en quarantaine le droit de se voir communiquer la matière enseignée en classe, les infos essentielles qui leur permettent de suivre le programme de manière autonome, à distance. La position adoptée par la CDIP, valable pour l’école obligatoire et la formation postobligatoire, est la donc suivante: « Les écoles veillent à ce que la matière enseignée soit transmise de manière adéquate en cas de quarantaine d’un élève, de façon à ce que les objectifs de formation puissent être atteints, et elles s’assurent que les acquis des élèves concernés puissent être évalués. Il revient aux écoles de définir sous quelle forme. »

Le canton de Vaud a fixé les lignes directrices de ce suivi pédagogique dans la Décision 166 (école obligatoire) et dans la directive DGEP du 1er décembre 2020. L’utilisation de l’agenda électronique est prescrite pour permettre la transmission rapide et efficace des informations essentielles aux élèves mis en quarantaine. Les outils nécessaires sont en cours de déploiement.

A l’école obligatoire, l’agenda électronique Teamup, testé avec succès durant le confinement du printemps dernier, reste l’outil le plus utilisé dans les écoles vaudoises. Cette solution, taillée pour répondre aux besoins de l’école, a été retenue pour les classes primaires. Les classes secondaires y recourent aussi ou peuvent privilégier un autre outil collaboratif élaboré avec Teams. Ce choix est laissé aux directions d’établissement.

Au postobligatoire, les établissements choisissent leur outil – c’est leur souhait – entre deux plateformes collaboratives: soit Moodle, soit Teams de la suite Office365 avec son calendrier électronique Outlook. Le déploiement de ces outils a dû se faire rapidement depuis septembre, avec la configuration de nouvelles adresses électroniques pour tous les enseignants et tous les élèves. Ce processus a fortement sollicité l’Unité des systèmes d’information (USI) de la DGEP et les enseignants en informatique des établissements. Ces derniers, au cœur du processus, sont extrêmement chargés pour former leurs collègues et résoudre les maladies d’enfance des applications déployées en relation avec les besoins des enseignants. Un renforcement du soutien à ce déploiement est donc envisagé pour atteindre l’objectif de généralisation de l’emploi des agendas électronique au Secondaire 2 dès la fin du 1er semestre.

François Modoux – SG, Délégué aux affaires intercantonales

Continuez votre lecture