Des initiatives positives par-delà la crise

Au cours de l’année écoulée, la souplesse et l’inventivité ont été de mise afin de faire face à une situation extraordinaire et particulièrement difficile sur les plans collectif et individuel. Dans les hautes écoles, qui n’ont pu vivre que quelques semaines d’enseignement pleinement en présentiel, les initiatives de soutien à la communauté estudiantine, ou d’autres actions menées par les étudiantes et étudiants se sont multipliées malgré tout, créant ainsi du lien, du soutien et des perspectives. Des témoignages dans deux domaines parmi ceux, nombreux, des hautes écoles spécialisées, font ici l’objet d’un éclairage particulier : dans le domaine de la santé, celui d’un étudiant en troisième année de bachelor en soins infirmiers à la Haute école de santé Vaud (HESAV) qui s’est porté volontaire pour renforcer les équipes soignantes durant la première vague ; dans celui de la musique et arts de la scène, celui d’un étudiant en deuxième année de master à l'HEMU - Haute école de musique, également Président du Conseil représentatif de cette haute école, impliqué dans le projet « Cap espoir ».

Yascha Israelievitch évoque ce projet et formule son avis sur l’importance de telles initiatives pour la communauté estudiantine en ce temps de pandémie:

A l'HEMU, en dépit de la période « Covidée », il est encore possible de développer ou de participer à des projets artistiques. C'est pour nous une nécessité absolue, pour continuer de donner du sens à notre choix de formation et soutenir notre motivation, fortement attaquée. Par exemple, l'HEMU a lancé pour ses étudiantes et étudiants un appel à projets baptisé « Cap Espoir » qui a recueilli beaucoup de candidatures et qui sera financé sous forme de bourses. Une belle manière de nous soutenir tout en nous encourageant à exercer notre art avec créativité et en nous préparant à un futur qui demande de plus en plus aux artistes des compétences entrepreneuriales. Se réinventer, tel est le maître mot pour entrer dans le cadre des restrictions imposées. J'ai proposé de mon côté un projet de court-métrage qui a été retenu, en collaboration avec des alumni de la Manufacture et de l'Eracom.  L'HEMU nous fait aussi bénéficier de partenariats – de véritables bouffées d'oxygène – et parmi eux : à Fribourg, un groupe d'étudiantes et d’étudiants profitera d'un concert en juin avec le label « 100%proArts », une collaboration a été engagée avec le « Printemps de la poésie » et le Centre Le Phénix organise une saison de lunch-concerts, en live-streaming. Du côté de Lausanne, le festival Lavaux Classic organise un concours spécialement pour les étudiantes et les étudiants de l'HEMU.

Par ailleurs, je suis avec attention les expérimentations de concerts, comme à la Philharmonie de Berlin, ou ce concert de rock du 27 mars à Barcelone. C'est là mon shot d'espoir !

Domenico Cetrangolo revient quant à lui sur son expérience relative à l’engagement en « renfort Covid » au printemps 2020.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?

Je me suis engagé afin de me rendre utile en apportant mon aide au personnel soignant dans cette situation où l’implication de chacun fut primordiale. J’ai considéré cette situation comme une opportunité unique. Je partais du principe que, malgré mon rôle étudiant, j’avais énormément à apporter aux équipes soignantes dans ce contexte particulier.  

Quelle était la différence, pour vous, par rapport à un stage « standard » tel que déjà pratiqué au cours de vos études ?

Nous avons été amenés à développer une responsabilité plus importante dans le déroulement des soins à fournir. Ces mobilisations nous ont permis d’acquérir une plus vaste autonomie dans les soins, une liberté d’action élargie. Cela nous a poussés à œuvrer de manière plus responsable. Ce fut un moyen idéal pour travailler la connaissance de soi : quelles sont mes ressources, quelles sont mes limites et dans quelles situations dois-je mobiliser l’aide de mes collègues ? Cela m’a permis d’apprendre énormément sur moi-même.

Comment décririez-vous l’influence de cette expérience sur votre parcours professionnel et personnel ?

J’en suis sorti grandi. J’ai pu notamment prendre davantage confiance en moi grâce aux nombreuses situations « critiques » que j’ai pu vivre. Celles-ci m’ont apporté une certaine maturité que j’ai pu et peux encore aujourd’hui mettre à profit durant mes stages et dans mon futur rôle de jeune infirmier diplômé. Cette mobilisation m’a permis de jouir d’un rôle infirmier autonome de manière précoce. En somme, ce fut une expérience riche à tous points de vue : que ce soit au niveau de la prise en charge de l’humain avec tous ses facteurs mais également du point de vue infirmier avec les aspects techniques que nous avons pu exercer.

De nombreuses initiatives seraient encore à valoriser, des témoignages à récolter ! Si vous souhaitez en savoir plus, cliquez sur les liens suivants:

• A l’Université de Lausanne, un panel d’outil de soutien aux études à distance a été mis en ligne
• La Haute école pédagogique du canton de Vaud, quant à elle, met à jour une liste des questions fréquemment posées dans ce contexte
• Et la Haute école spécialisée de suisse occidentale (HES-SO) rassemble opportunément les histoires de solidarité durant la crise

Trouver des leviers d’action dans son domaine et mettre le cap sur l’espoir – voilà un message encourageant non seulement pour les hautes écoles, mais pour notre société dans son ensemble !  

Michael Fiaux - Direction générale de l’enseignement supérieur